Le 35e sommet de l’Union Africaine a réuni, ce week-end, à Addis-Abeba, les chefs d’État. Entre autres sujets inscrits à l’ordre du jour, la question de l’accréditation d’Israël en qualité d’État observateur de l’institution. Vu les positions tranchées, le débat sur cette question a été suspendu.
Dans l’après-midi de ce dimanche, le 35e sommet de l’Union Africaine, ouvert depuis samedi 5 février, dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, devait se pencher sur la question de l’accréditation d’Israël en qualité d’État observateur de l’institution. Mais finalement, ce débat n’a pu avoir lieu, parce que l’unanimité est loin d’être acquise sur ce sujet. « La question d’Israël a été suspendue pour le moment et à la place, un comité sera mis en place pour étudier la question », selon l’AFP qui rapporte les propos d’un diplomate. Le comité sera constitué de sept pays : l’Afrique du Sud et l’Algérie vertement opposées, depuis le début, à l’accréditation d’Israël, la RDC et le Rwanda qui y sont très favorables ; à ces pays s’ajouteront le Sénégal, le Nigeria et le Cameroun.
C’est en juillet que le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a pris la décision d’accréditer Israël auprès de l’organisation continentale, déclenchant la foudre de certains pays comme l’Afrique du Sud et l’Algérie pour lesquels une pareille décision s’opposait aux déclarations de soutien de l’UA aux Territoires palestiniens. Dans son discours d’ouverture du sommet, samedi, Moussa Faki Mahamat est resté fidèle à sa position, appelant à un « débat serein » sur la question.
Pour le président de la Commission de l’UA, l’admission d’Israël en qualité d’État observateur n’est pas en opposition avec le soutien aux Palestiniens. Puisqu’il soutient que l’engagement de l’Union Africaine dans la « quête d’indépendance » des Palestiniens était « immuable et ne peut que continuer à se renforcer ». Moussa Faki Mahamat estime que l’accréditation de l’État hébreu peut, au contraire, constituer « un instrument au service de la paix ».
Ce report du débat évite à l’UA d’afficher une division telle qu’elle n’en a jamais connu depuis sa mise en place en 2002. « Vingt ans après la formation de l’Union Africaine survient le premier problème qui va sérieusement diviser » l’organisation, avait prévenu Na’eem Jeenah, directeur exécutif de l’Afro-Middle East Center de Johannesburg, ajoutant que, « quelle que soit la décision prise lors du sommet, l’UA sera divisée comme elle ne l’a jamais été ».
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