L’Union africaine (UA) a commandé une nouvelle étude sur l’implication des filles soldats et leur rôle dans les conflits qui, à l’instar du génocide rwandais, ont ravagé l’Afrique au cours de la décennie écoulée.
L’organisation panafricaine souhaite étudier les relations entre les enfants soldats et leurs homologues féminins, au vu des rôles qu’ils jouent dans les conflits, comme moyen de résoudre ce problème par des recommandations politiques efficaces, a-t-elle expliqué.
« Les garçons et les filles sont tous des enfants soldats. Les filles jouent un rôle dans les conflits qu’elles aillent au front ou qu’elles restent en arrière pour préparer la nourriture des combattants », a déclaré Litha Musyimi-Ogana, la directrice du Département pour le développement de la femme de l’UA.
« Ces filles sont également les épouses des enfants soldats », a-t- elle déclaré dans une interview accordée à la PANA avant la tenue d’une conférence majeure sur le sort des femmes dans le conflit au Darfour.
Le groupe Femmes Africa Solidarity (FAS) organise cette conférence sur le sort des femmes prises dans le conflit du Darfour, en prévision de l’Assemblée générale des chefs d’Etat africains.
Mme Musyimi-Ogana a déclaré que l’UA était impressionnée par les progrès réalisés par les pays africains dans le cadre de l’application de la Déclaration solennelle de 2004 sur l’égalité entre les hommes et les femmes, qui a vu plusieurs Etats prendre des initiatives novatrices pour réduire l’impact des maladies et des conflits sur les femmes.
« Nous avons vu le continent faire baisser le nombre de conflits de 16 à zéro depuis 1998. Il reste maintenant à construire la paix et le continent a reconnu le rôle des femmes dans ce domaine », a-t-elle déclaré à la PANA mercredi.
« Il nous faut une solution africaine à cette crise et les femmes se sont révélées les meilleures en ce qui concerne la reconstruction et la réconciliation post-conflit. Elles ont fait preuve de leurs capacités à réconcilier les voisins et à reconstruire les écoles détruites durant les conflits », a expliqué la responsable de l’UA.
L’UA a été impressionnée par les progrès réalisés et les initiatives prises au Rwanda pour améliorer le sort des filles soldats dans la période post-conflit, y compris par l’assistance du gouvernement aux enfants du pays.
Mme Musyimi-Ogana a déclaré que les initiatives telles que celles prises au Rwanda, entre autres initiatives spécifiques pour les femmes pour alléger le fardeau du VIH par la distribution à ces dernières de médicaments Antirétroviraux destinés à allonger la durée de vie, étaient de bons signes pour l’Afrique.
« Nous avions 16 conflits en Afrique quand les femmes ont décidé de s’impliquer dans la paix. Nous avons formé des réseaux et en 2005, il ne restait plus que deux conflits », a-t-elle souligné.
Les chefs d’Etat africains ont approuvé la déclaration solennelle en 13 points sur la parité en 2004. Cette déclaration est basée sur la plate-forme de Beijing de la fin des années 90.
Depuis lors, la plupart des pays africains ont accordé une certaine attention aux crises qui entravent le développement des femmes.
« Nous devons être méthodiques dans la manière dont nous appliquons cette déclaration solennelle. Plusieurs Etats ont adopté cette déclaration et font beaucoup dans ce sens, nous voulons simplement les voir faire plus », a-t-elle ajouté.