Les chefs d’Etat de l’Union Africaine, réunis à Kampala lors du sommet qui s’achève ce mardi, vont renforcer la force de maintien de la paix présente en Somalie. Avec davantage de soldats et un mandat plus offensif, ils espèrent repousser les islamistes Shebab, auteurs de meurtriers attentats récemment en Ouganda.
L’Union Africaine (UA) est bien décidée à lutter contre l’obscurantisme guerrier des Shebab Somaliens. Les chefs d’Etat de l’Union Africaine ont entériné lundi, durant un sommet qui prendra fin ce mardi à Kampala, l’envoi de 2 000 soldats en renfort des 6 000 que compte la Mission de l’Union Africaine en Somalie (Amisom) chargée aujourd’hui de repousser les assauts des islamistes. « Nous sommes désormais dans une situation dans laquelle tous les Africains ont compris l’urgence de la situation », a estimé le ministre éthiopien des Affaires étrangères Seyoum Mesfin.
L’Ouganda, dont la capitale Kampala a été frappée le 11 juillet par un double attentat revendiqué par le groupe armé affilié à Al-Qaïda, causant la mort de 76 personnes, devrait envoyer la plus grande partie des renforts. La Guinée, qui pour l’heure indique qu’elle n’a répondu qu’à «une sollicitation» de l’UA, a donné son accord pour envoyer des soldats. L’UA a également demandé à ses partenaires internationaux la mise à disposition de cinq hélicoptères.
Amisom, une force de maintien de la paix plus offensive
Le mandat de l’Amisom a en outre été élargi. Elle pourra dorénavant lutter directement contre les terroristes, sans avoir besoin d’être attaquée pour ouvrir le feu. Même si les Shebab avaient justifié le double attentat de Kampala par la vengeance de la mort de civils somaliens tués par les Casques verts de la force. Les pays africains espèrent ainsi pouvoir repousser les islamistes qui contrôlent aujourd’hui la plus grande partie du centre et du sud du pays.
L’UA a également réaffirmé l’importance d’aider le gouvernement somalien. Les Etats-Unis et la Norvège ont indiqué lundi qu’ils allaient lui apporter une aide financière directe pour que l’organisation panafricaine soit plus performant dans son action civile, car « quel que soit le renforcement de la force militaire, celle-ci ne serait pas en mesure de résoudre dans son ensemble le problème somalien », a rappelé Seyoum Mesfin. « La priorité doit être de renforcer les forces de sécurité, de police, les institutions civiles et financières du gouvernement transitoire », a-t-il poursuivi.
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