Le forcing de l’ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères, Amara Essy, a payé. Il vient d’être élu à la tête de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Il devance ses rivaux, le Namibien Theo Ben-Gurirab et le Guinéen Lansana Kouyaté, qui s’étaient retirés de la course. Autopsie d’une élection très serrée.
Victoire à l’arrachée. L’ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères, Amara Essy, a été élu, lundi dernier, Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). L’Ivoirien a fait un forcing pour cette élection. Avant le sommet de Lusaka, il a fait la tournée des » pays amis » pour s’assurer de leur vote. L’escale la plus importante était Tripoli où le Guide de la Nation lui a promis un coup de main si Salim Ahmed Salim ne se représentait pas. Khaddafi n’a jamais caché sa préférence pour l’ancien Secrétaire général de l’OUA pour conduire cette dernière vers l’Union africaine. Une transition en douceur.
Expérience politique
Ebullition dans les couloirs. Si la candidature de Lansana Kouyaté n’a pas beaucoup pesé dans la bataille, les deux autres prétendants, Théo Ben-Gurirab et Amarra Essy, étaient au coude-à-coude. Le protégé de Thabo Mbeki et représentant de l’Afrique australe avait totalisé le même nombre de voix que l’ancien ministre ivoirien, 18 au premier tour. Le Guinéen se retire de la compétition dès le premier tour.
Au second tour, Amara Essy rafle les voix de Lansana Kouyaté, qui se reportent sur lui. Khaddafi se démène dans les couloirs. Résultat : 30 voix à 18 pour l’Ivoirien. Mais le Namibien ne s’avoue pas vaincu. On prend les mêmes et on recommence. De guerre lasse, il retire sa candidature sur les conseils de son mentor, Thabo Mbeki. Amara Essy est élu avec 42 voix sur les 48 pays votants. Le diplomate ivoirien a accepté le marathon diplomatique de bonne grâce. Son expérience internationale était sûrement pour une bonne part dans sa détermination et dans l’établissement autour de lui d’un réseau africain fiable.. N’avait-il pas déjà participé à 19 sommets de Chefs d’Etat de l’OUA ?
La principale mission qui attend le nouveau Secrétaire général est la gestion de la transition entre l’OUA et l’Union africaine.