L’Union Africaine (UA) n’a pas les moyens de financer la guerre contre Boko Haram, a indiqué le président du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine (ECOSOC).
Le manque de moyens de l’Union africaine (UA) est pointé du doigt pour justifier le faible engagement de l’institution contre Boko Haram. « L’Union Africaine est financée à 7% par les Africains. Le reste, c’est-à-dire les 93%, viennent de l’Union Européenne et d’autres pays occidentaux », a déclaré, mardi, le président du Conseil économique, social et culturel de l’Union Africaine (ECOSOC), Joseph Chilengi, à Douala, capitale économique du Cameroun, selon Anadolu Agency.
L’aveu d’impuissance est cinglant et les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’UA n’est pas financée par les Africains qui n’ont donc pas les mains totalement libres sur son fonctionnement et ses activités. « Ceux qui financent l’UA imposent leurs conditions et que l’institution panafricaine ne peut pas aller à leur encontre », a expliqué Joseph Chilengi.
« Nous n’avons pas l’argent »
Le Cameroun, le Tchad et le Niger se sont coalisés pour combattre les rebelles. L’UA s’est fait particulièrement discrète sur le dossier Boko Haram alors que son rôle était d’être en première ligne contre la secte terroriste. « Pour mener une guerre, il faut beaucoup d’argent. Nous n’avons pas l’argent pour fournir l’équipement nécessaire », a répondu le président de l’ECOSOC à la question de savoir si l’UA allait financer la force multinationale de 8 700 hommes contre les rebelles.
Le financement de l’institution panafricaine est d’autant plus difficile que certains pays africains ne payent pas leurs cotisations annuelles obligatoires pour pouvoir participer à son fonctionnement. « Ceux qui ne feront pas leurs cotisations annuelles seront dorénavant exclus de l’Organisation. Il y aura d’autres sanctions. Nous voulons être une Union aussi forte que l’Union Européenne », a souhaité Joseph Chilengi.