
L’est de la République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’une recrudescence alarmante des violences sexuelles, particulièrement envers les enfants. Selon l’UNICEF, des milliers d’enfants ont été victimes de viols et d’autres formes de violences sexuelles au cours des deux premiers mois de l’année 2025, marquant une crise sans précédent dans la région.
À l’est de la RDC en proie à une guerre qui dure des années, un véritable drame humanitaire se joue. Les violences sexuelles contre les enfants ont atteint des proportions jamais connues par le passé. C’est l’UNICEF qui a tiré la sonnette d’alarme.
Le conflit exacerbe les violences
En effet, James Elder, porte-parole de l’organisation, a déclaré lors d’un point de presse à Goma que « le taux de violence sexuelle contre les enfants n’a jamais été aussi élevé ». Il a précisé que les enfants représentaient entre 35 et 45 % des près de 10 000 cas de viols et de violences sexuelles signalés rien qu’en janvier et février de cette année. James Elder a souligné qu’il ne s’agissait pas d’incidents isolés, mais d’une « crise systémique », avec des enfants très jeunes parmi les victimes.
L’est de la RDC est en proie à des conflits depuis trois décennies, mais la situation s’est détériorée ces derniers mois avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le groupe armé M23, soutenu par Kigali. Cette escalade a entraîné une augmentation significative des violences sexuelles, utilisées comme arme de guerre pour terroriser les populations civiles.
De la nécessité de mener des actions urgentes
Le porte-parole de l’UNICEF a partagé l’histoire bouleversante d’une fille de 13 ans, violée et tombée enceinte, qui a dû subir une césarienne en raison de son jeune âge. Ce cas illustre la brutalité des violences subies par les enfants dans la région. L’UNICEF déplore un manque de financement international, aggravé par la réduction massive de l’aide américaine depuis le retour au pouvoir de Donald Trump. Cette situation compromet gravement le travail des organisations humanitaires sur le terrain. Dans son point de presse, James Elder a mentionné que dans un hôpital qu’il a visité récemment, 127 survivants de viols n’avaient pas accès aux kits de prophylaxie post-exposition (PEP), essentiels pour prévenir les infections après une agression sexuelle.
Dans ces conditions, l’UNICEF appelle à des mesures urgentes et collectives pour prévenir ces violences, soutenir les victimes et traduire les auteurs en justice. L’organisation insiste sur la nécessité d’un financement accru pour permettre aux victimes de recevoir les soins médicaux de base et de signaler les violences sans crainte.