L’Unesco au secours des vestiges Ashanti du Ghana


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Drapeau du Ghana
Drapeau du Ghana

La revue de l’Unesco décrit les derniers efforts accomplis au Ghana pour préserver les vestiges de l’ancien royaume Ashanti. Largement détérioré par les colons britanniques, ce patrimoine architectural original a bénéficié d’un traitement de rénovation d’urgence, grâce au programme  » Afrique 2009 « .

La dernière livraison de la revue Patrimoine Mondial, co-éditée par l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science, la culture et la communication (UNESCO), jette un coup de projecteur sur les efforts réalisés au Ghana pour préserver les derniers vestiges, en particulier architecturaux, de la culture de l’ancien royaume Ashanti, tombé sous les coups du colonisateur britannique, malgré une longue résistance qui dura de 1806 à 1901…

C’est ainsi que le nom de Robert Baden-Powell, connu en Europe comme le créateur et l’inspirateur du mouvement scout, reste au Ghana douloureusement entaché par le souvenir des exactions des soldats qu’il y commandait, et qui sont responsables, par exemple, de l’incendie en 1895 du mausolée royal de Barem, pièce architecturale impossible désormais à recomposer.

Des monuments incomparables et fragiles

Les monuments de la culture Ashanti étaient certes originaux et artistiquement incomparables, mais il étaient aussi fragiles, car leurs murs, traditionnellement en enduits de torchis consolidés par des cadres en bois, et leurs toits, toujours très pentus, mais simplement couverts de chaume, résistaient mal aux outrages du temps et réclamaient un entretien régulier, qui ne leur fut que rarement accordé dans les premières décennies du XXème siècle !

L’originalité de ces constructions avait pourtant frappé les voyageurs, qui témoignent souvent de la surprise éprouvée à Kumasi, capitale du royaume Ashanti, face à des décorations murales extrêmement élaborées, et d’un style unique : des figures géométriques entrelacées ornent la partie supérieure des murs, tandis que leur base est décorée de larges bas reliefs d’argile rouge, dont l’épaisseur fait plutôt penser à des sculptures moulées contre les parois, et qui représentent des animaux mythiques ou réels, crocodiles, poissons, oiseaux, au milieu d’une profusion de végétaux…

Surprise à Kumasi

Autant de figurations symboliques qui n’étaient pas seulement ornementales, puisque leur lecture évoquait des proverbes akan, reprenant les valeurs morales et sociales du royaume Ashanti : ainsi l’oiseau  » sankofa « , dressé, la tête tournée vers l’arrière, qui montre par sa position que  » le passé est un guide pour l’avenir « …

Parmi les onze sanctuaires Ashanti qui sont encore debout, celui de Yaw-Tano à Ejisu-Besease a défrayé l’histoire au moment de la guerre d’indépendance livrée par le royaume contre la domination anglaise au début du XXème siècle : c’est en 1900 que la reine Yaa Asantewaa y consulta Yaw-Tano, et obtint son accord et sa protection pour lancer les soldats Ashantis contre les troupes britanniques. L’an 2000 marque donc le centenaire de cet événement historique.

Le programme  » Afrique 2009 « 

C’est l’occasion de mettre l’accent sur les efforts de conservation menés au plan mondial par l’UNESCO pour sauver ces monuments qui n’ont pas d’équivalent dans le reste du monde et figurent donc au Patrimoine de l’Humanité : six d’entre eux ont bénéficié d’un traitement d’urgence, grâce au programme  » Afrique 2009 « , réunissant notamment le Centre International d’Etudes pour la Restauration des Biens Culturels et le Centre International de la Construction en Terre de l’Ecole d’Architecture de Grenoble.

Parce que la mémoire d’un peuple a aussi besoin, pour se maintenir vive, de se référer à des monuments symboliques, points d’ancrage de son identité, et souvenirs présents de son histoire et de sa créativité culturelle.

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