« L’Union européenne estime que l’élucidation de l’assassinat, le 13 décembre 1998, du journaliste Norbert Zongo et de ceux qui l’accompagnaient reste d’une importance fondamentale pour le respect des droits de l’Homme et de l’Etat de droit au Burkina Faso », a déclaré la présidence de l’Union européenne.
L’organisation européenne encourage les autorités judiciaires à poursuivre vigoureusement l’instruction du dossier pour que justice puisse être rendue dans cette affaire. Elle lance également un appel au gouvernement du Burkina Faso « pour faciliter toute activité des autorités judiciaires pour l’instruction du dossier et favoriser la manifestation de la vérité ».
Le ministère public burkinabé, rappelle-t-on, a expliqué jeudi 20 juillet dernier que le juge d’instruction avait donné droit à sa demande d’abandon des poursuites entamées contre un membre de la garde présidentielle, inculpé suite à l’assassinat de Norbert Zongo, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « L’Indépendant », dans la capitale
Ouagadougou.
Le juge d’instruction avait pris une ordonnance de non-lieu au profit de l’adjudant Marcel Kafando, ancien chef de la sécurité rapprochée du président, pour absence de preuves, alors qu’en mai 1999, une commission indépendante avait conclu que Kafando faisait partie des six principaux suspects de l’assassinat.
Les corps de Norbert Zongo, rédacteur et de trois de ses compagnons ont été découverts carbonisés et criblés de balles dans le véhicule calciné du journaliste le 13 décembre 1998, à quelque 80 km de Ouagadougou.
Avant son décès, Zongo enquêtait sur les allégations selon lesquelles François Compaoré, frère et conseiller spécial du président Blaise Campaoré, faisait partie des individus qui avaient torturé et assassiné en janvier 1998 son chauffeur, David Ouedraogo, soupçonné d’avoir dérobé 20 millions de francs CFA (soit 27.000 dollars US à l’époque) à Blaise Compaoré.