Des investisseurs français, candidats à des participations dans les entreprises prochainement privatisées, ont rencontré récemment à Paris le ministre algérien de l’Economie et des Privatisations.
Le 17 novembre 2000 a eu lieu à Paris une réunion intéressante organisée à l’initiative conjointe du MEDEF, ancien Conseil National du Patronat Français, et du Ministère de l’Economie et des Privatisations algérien, lors de laquelle le ministre Hamid Temmar présenta en détail aux investisseurs hexagonaux la première liste des sociétés privatisables en Algérie.
Les représentants de nombreux groupes français prirent ensuite d’assaut les conseillers du Ministre, pour tenter d’aller plus loin dans les discussions engagées. Les banquiers étaient au premier rang, parmi les plus assidus : derrière la Banque nationale de Paris, le Crédit lyonnais, la Société générale, le Crédit agricole et les Banques populaires se profilaient la Compagnie financière Edmond de Rothschild ou encore Fortis et le Crédit commercial de France : autant de candidats au rôle, rémunérateur, d’opérateur de privatisation…
Il est vrai que l’intérêt pour l’ouverture progressive du marché algérien est très fort, dans plusieurs régions du monde, et que les industriels français sont sur ce point en retard par rapport à leurs concurrents américains, voire chinois. C’est ainsi que la Chine mène actuellement un intense lobbying auprès du gouvernement d’Alger pour convaincre ses responsables d’attribuer à la firme Huawei Technologies la deuxième licence GSM de téléphonie mobile, qui ouvrira véritablement le marché des télécommunications.
Mutation économique
De même la plupart des observateurs sont sensibles à l’offensive des investisseurs anglo-saxons, soucieux de prendre aujourd’hui en Algérie des positions nouvelles, que les industriels français ne leur disputent plus avec la même vigueur.
L’enjeu est pourtant de taille, et la volonté marquée du gouvernement, et plus particulièrement d’Hamid Temmar, interprète direct de la pensée d’Abdelaziz Bouteflika, de mener à bien ce programme de privatisations, montre combien le régime a pris conscience de l’importance de cette ouverture et de cette mutation économique : le développement rapide de l’Algérie au cours des prochaines années est à ce prix, et c’est la seule issue au chômage et à l’absence de perspectives qui affecte aujourd’hui une grande partie de la jeunesse urbaine.
L’Algérie a suffisamment d’atouts en main pour réussir cette transition accélérée, exigée par une demande sociale croissante. Et les investisseurs français semblent désormais comprendre quels peuvent être dans ce contexte à la fois leur mission et leur profit. Il est grand temps !