Au moins 18 migrants sont morts lors d’une tentative d’entrée dans l’enclave espagnole de Melilla, au Nord du Maroc. Ils étaient près de 2 000 personnes à tenter de forcer le passage pour regagner l’Espagne, faisant usage de «méthodes très violentes».
Très tôt vendredi matin, près de 2 000 migrants ont pris d’assaut l’enclave espagnole de Mellila. Pour la plupart des ressortissants subsahariens. Au moins 133 d’entre eux, munis de cisailles, ont réussi à franchir la barrière. Cet assaut n’a pas été sans conséquences. En effet, «treize migrants en situation irrégulière blessés lors de l’assaut contre la ville de Melilla sont décédés dans la soirée des suites de leurs graves blessures», a indiqué à l’AFP une source des autorités de la province de Nador.
Les migrants ont perdu la vie dans des bousculades et en chutant de la clôture métallique séparant le Maroc et l’Espagne. Un premier bilan faisait état de cinq migrants morts et 76 blessés lors de l’assaut de ce vendredi, à l’aube. Parmi les blessés, 13 de ces ressortissants d’Afrique subsaharienne ont été grièvement atteints. Par ailleurs 140 membres des forces de l’ordre ont été blessés, dont 5 grièvement. Il a été établi que les migrants ont fait usage de «méthodes très violentes» pour passer la frontière.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a dénoncé un violent assaut qu’il attribue à des mafias qui, dit-il, font du «trafic d’êtres humains». Pour sa part, l’AMDH (Association marocaine des droits de l’homme) section Nador a réclamé l’ouverture d’une «enquête sérieuse pour déterminer les circonstances de ce bilan très lourd». L’AMDH n’a pas manqué de dénoncer que «les politiques migratoires suivies sont mortelles avec des frontières et des barrières qui tuent».
Cet assaut d’envergure rappelle celui de mai 2021, alors que plus de 10 000 migrants passaient par l’enclave de Ceuta, en seulement 24 heures. Les autorités marocaines, voulant sanctionner l’Espagne qui avait accueilli sur son sol le chef du front Polisario, Brahim Ghali, avaient observé un relâchement dans les contrôles des migrants du côté marocain. Cette brouille avait pris fin avec la normalisation, en mars dernier, des relations entre Rabat et Madrid qui avait reconnu la marocanité du Sahara Occidental.
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