La République de Djibouti connaîtra ce vendredi ses premières élections législatives pluralistes. L’occasion pour l’ancienne opposition armée de contrebalancer le poids du parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1977.
Les électeurs djiboutiens sont appelés ce vendredi à renouveler leur Assemblée nationale au cours des premières élections législatives pluralistes jamais organisées dans leur pays. Celles-ci pourraient permettre à l’ancienne opposition armée de contrebalancer le poids du Rassemblement populaire pour le progrès (RPP), parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1977 et dont le Président de la République est issu.
Deux forces en présence
Les huit partis qui se sont vus reconnaître le droit de participer à ces élections sont finalement réunis en deux blocs distincts. L’Union pour la majorité présidentielle (UMP), autour de l’actuel président Ismaël Omar Guelleh, neveu du précédent chef de l’état Hassan Gouled Aptidon, et issu, comme lui, du RPP. L’Union pour l’alternance démocratique (UAD), coalition de l’opposition qui prône le changement pour compenser la prédominance du RPP dans tous les rouages de l’Etat. On retrouve à sa tête Afar Ahmed Dini, ancien Premier ministre et ex-chef de la rébellion afar (ethnie du Nord) du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (Frud).
Les premières élections multipartites
Régime à parti unique de 1977 à 1992 (officiellement depuis 1981), la République de Djibouti a connu une ouverture limitée à quatre partis en 1992. Des élections législatives ont alors été organisées mais, boycottées par l’opposition, elles ont vu le RPP remporter les 65 sièges de l’Assemblée nationale. C’est seulement le 4 septembre dernier qu’un multipartisme dit » intégral » a été instauré, après la signature, le 12 mai 2001, d’un accord de paix définitif entre le gouvernement et le Frud-armé (une faction du Frud s’était entendue dès 1994 avec le président Hassan Gouled Aptidon).
Les élections se dérouleront sur un mode de scrutin de liste majoritaire à un seul tour. La liste qui aura récolté la majorité des voix dans l’une des cinq circonscriptions que compte ce pays de 600 000 habitants, remportera l’ensemble des sièges de la circonscription. 181 383 électeurs sont appelés à voter.