Les Burkinabé étaient appelés à voter dimanche pour élire leurs 111 députés. Les premières estimations font état d’un taux de participation de 70 à 80% pour l’unique tour d’un scrutin législatif qui s’est déroulé dans le calme. Les résultats officiels sont attendus pour vendredi.
Les élections législatives burkinabé se sont déroulées dans le calme dimanche à travers les 13 régions du pays. Selon les premières estimations, entre 70 et 80% des quelque trois millions de Burkinabé inscrits sur les listes électorales ont pris le chemin des urnes pour élire leurs 111 nouveaux députés. Un scrutin à un tour dont les résultats officiels sont attendus pour vendredi.
» Pour la première fois depuis longtemps, l’opposition n’a pas boycotté le scrutin. 30 partis étaient représentés pour ces élections au lieu de 10 ou 12 habituellement « , se félicite Michel Karama, le vice-président du Comité électoral national indépendant (Céni). En tout 1 750 candidats titulaires -et autant de suppléants- se pressaient sur les différentes listes régionales. Chacune comprenant autant de personnes que le nombre de sièges à attribuer par région.
Un seul tour
Pas de second tour pour les présentes législatives, le processus électoral est basé sur un système à la proportionnelle. » Le nombre de suffrages exprimés divisé par le nombre de députés à répartir par circonscription (région, ndlr) nous donne un quotient électoral que l’on va appliquer au nombre de voix obtenues par chaque formation politique « , explique-t-on à la Céni.
En clair : sur une circonscription de 120 000 votants par exemple, s’il faut élire 4 députés le quotient électoral sera de 30 000. Une liste qui aurait récolté 60 000 voix se verra attribuer deux députés, un seul pour une liste à 40 000 voix etc » Dans un souci d’équité, les voix restantes sont classées par ordre de croissance et les éventuels sièges vacants sont attribués à la plus forte liste. Cela permet aux petites formations d’avoir leur élus « , commente Michel Karama.
Un bulletin unique
Plus de 10 000 bureaux de vote ont été ouverts pour les présentes législatives. Les électeurs ont pu accomplir leur devoir civique sur un bulletin unique. Une nouveauté que réclamait l’opposition et qui a finalement été retenue par les autorités. Un système » moins onéreux que le bulletin individuel » qui limite par ailleurs la fraude » en évitant le bourrage des urnes « . Ainsi, chaque votant n’a qu’à apposer l’emprunte de son index encrée sur le logo du parti de son choix avant de glisser le bulletin dans l’urne.
Un commissaire de la Céni a été dépêché dans chaque région pour recueillir les résultats de chaque bureau de vote et les remonter à la Céni à Ouagadougou. » Les dépouillements commenceront demain (mardi, ndlr) et les résultats seront publiés vendredi au plus tard « , promet-on à la Céni. Un tournant politique important qui, pour le pouvoir comme pour l’opposition, fera figure de véritable test.