Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté, lundi, à l’unanimité, la reconduction des sanctions contre la Côte d’Ivoire. Le pays restera un an de plus soumis à l’embargo sur les armes et à l’interdiction d’exporter des diamants. L’Onu devrait réexaminer sa décision au plus tard en avril 2008.
Par Awa Traoré
La Côte d’Ivoire rempile pour un an. Les quinze membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont voté, lundi, à l’unanimité, la résolution 1782 prolongeant d’un an les sanctions imposées depuis 2004 à la Côte d’Ivoire. Ce texte, rédigé par la France, « renouvelle jusqu’au 31 octobre 2008, l’embargo sur les armes, les restrictions sur le déplacement, le gel des avoirs imposés initialement par la résolution 1572 (2004), et l’embargo sur l’importation de diamants bruts de Côte d’Ivoire imposé par la résolution 1643 (2005) », précise un communiqué de la représentation permanente de la Côte d’Ivoire à l’ONU. Cependant, « contrairement aux précédentes résolutions en la matière, celle-ci prévoit une procédure de dérogation de l’embargo sur les armes afin de permettre au gouvernement ivoirien d’importer les armements légers nécessaires au maintien de l’ordre et de la sécurité publique ».
La résolution 1782 prolonge également, jusqu’au 31 octobre 2008, le mandat du Groupe d’experts des Nations Unies sur la Côte d’Ivoire. Elle exhorte aussi les autorités compétentes à poursuivre « le désarmement et le démantèlement des milices » et à « prendre rapidement les mesures concrètes nécessaires pour mener à bien notamment le processus d’identification et d’inscription des électeurs sur les listes électorales ».
« Maintenir les pressions »
L’objectif des sanctions est de s’assurer de la pleine application de l’accord politique de Ouagadougou, destiné à permettre à la Côte d’Ivoire de retrouver le chemin de la paix. « Il n’y a pas encore de mise en oeuvre de tous les aspects de l’accord de Ouagadougou, notamment sur les problèmes de désarmement et donc nous estimons qu’il faut maintenir les pressions », a justifié Jean-Maurice Ripert, l’ambassadeur de France à l’ONU. Les Nations Unies se déclarent d’ailleurs prêtes à « imposer des sanctions ciblées » contre tous ceux qui menacent « le processus de paix et de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, notamment en entravant la mise en œuvre du processus de paix défini comme mentionné dans l’accord de paix de Ouagadougou ».
Le Conseil de sécurité prévoit « un réexamen des mesures lorsque les parties auront intégralement appliqué les dispositions de l’Accord politique de Ouagadougou et après des élections présidentielles et législative ouvertes, libres, justes et transparentes ». Cette révision devrait avoir lieu « au plus tard au 30 avril 2008 ».