La Division des droits de l’Homme de la Mission des Nations Unies en RCA (MINUSCA) a documenté 363 cas de violation, au cours des trois derniers mois de 2021. Il s’agit d’abus sur des droits de l’Homme, d’infractions au droit humanitaire international. Une montée des abus qui inquiète l’Organisation des Nations Unies.
Devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, ce mercredi 30 mars, la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a exprimé son inquiétude face aux violations des droits de l’Homme dans ce pays d’Afrique Centrale. « Les opérations militaires menées contre les groupes armés d’opposition par les forces de sécurité du gouvernement, soutenues par divers éléments armés et des entrepreneurs privés étrangers », faisant référence au groupe paramilitaire russe Wagner, « auraient également donné lieu à de graves violations », a-t-elle dit.
De son côté, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’Homme en République centrafricaine, Yao Agbetse, a indiqué avoir reçu plusieurs témoignages faisant état d’exactions commises par les forces bilatérales russes sur des populations civiles. Il s’agit entre autres de violences sexuelles, d’actes d’intimidation et de destructions d’habitations. « Les forces bilatérales russes sont également accusées d’actes de torture, de traitements cruels, humiliants, inhumains et dégradants, y compris sur des dépositaires locaux de l’autorité de l’Etat, dans l’arrière-pays, en l’occurrence dans les localités de Aigbando, Bambari, Beloko, Bossangoa, Boyo, Bria et Mouka », a-t-il affirmé.
« Au regard de la nature des relations contractuelles entre la RCA, sujet de droit international, et les forces bilatérales russes, entité n’ayant pas de reconnaissance au regard du droit international, et en l’absence de toute autre information publique relative aux stipulations contractuelles, la responsabilité des violations documentées incombe à l’Etat centrafricain qui doit prendre diligemment toutes les mesures nécessaires pour que justice soit rendue aux victimes », a ajouté Yao Agbetse.
A en croire l’ONU, ces exactions ont causé le déplacement de plus de 1,4 million de personnes qui ont été contraintes de fuir leur foyer. En outre, 3,1 millions de personnes (63% de la population) ont besoin de protection et d’assistance humanitaire. Face à cette situation, le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a exhorté tous les acteurs nationaux à la lutte contre l’impunité, au soutien des efforts visant à surveiller les violations et atteintes aux droits humains, en vue de « faire progresser les processus de justice et de vérité pour toutes les victimes ».