L’ONU hésite à intervenir dans l’ex-Zaïre, où une dizaine de nations et autant de factions se déchirent dans un conflit que spécialiste et diplomates intitulent déjà « première guerre mondiale africaine ».
LES NATIONS-UNIES préparent le déploiement de 5 537 casques bleus en République démocratique du Congo (RDC). La Mission d’observation des Nations-Unies au Congo (Monuc) aura pour tâche de vérifier l’application des accords de paix signés l’été dernier dans la capitale zambienne, Lusaka. Ces traités limitent certes les confrontations directes entre l’armée régulière, angolais, namibiens et zimbabwéens, d’une part, et de l’autre, rebelles, ougandais, rwandais et burundais. Mais ils ont l’inconvénient d’entériner le partage du pays et l’exil d’un million de civils, chassés par les massacres.
Conscient des risques d’une intervention onusienne dans un conflit qui engage pas moins de huit nations régionales, sur fond de pillage des ressources minières, l’envoyé spécial de l’ONU, le français Bernard Miyet a entamé une tournée des popotes du 7 au 15 mars, pour tester les volontés des protagonistes du conflit.
Offensive au Kasaï
Le secrétariat des Nations unies, échaudé par les fiasco en Somalie et au Rwanda, a une confiance limitée dans la bonne volonté des belligérants. La visite de Bernard Miyet dans la région des grands lacs coïncide en effet avec une offensive des rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et leurs alliés rwandais dans la région du Kasaï. Selon les troupes gouvernementales qui les affrontent, l’objectif des attaquants est de rompre la ligne ferroviaire qui relie l’ouest de la province aux bases arrières des Forces armées congolaises (FAC).
Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan a averti qu’il ne saurait être question d’une intervention des casques bleus en cas de poursuite des combats, ajoutant que le retour de la paix « incombe aux pays impliqués ».