La délégation du Conseil de sécurité de l’ONU a achevé, mercredi, une visite de travail en République démocratique du Congo (RDC). A l’issue de ce bref séjour en Rdc, les 15 membres de la délégation ont appelé les autorités congolaises à régler définitivement la question de l’instabilité dans l’est du pays.
Notre correspondant à Kinshasa
« Il faut régler en profondeur les problèmes de la sécurité dans l’est et à cet égard la relation avec le Rwanda est essentielle », a déclaré Jean-Marc de La Sablière, Ambassadeur français à l’Onu et chef de la délégation au cours d’un point de presse à Kinshasa. Il a ajouté que « l’instabilité dans le Kivu (est) constitue une vraie inquiétude pour la communauté internationale ».
Auparavant, la délégation onusienne s’est entretenue avec les plus hautes autorités du pays, notamment le Président de la république, les Présidents de deux chambres du Parlement, ainsi que le Premier ministre ad intérim. A cette occasion, les membres du Conseil de sécurité ont demandé au président Joseph Kabila et son gouvernement de « donner la priorité à la recherche d’une solution par les voies politiques et diplomatiques ». Ils ont , à cet effet, exprimé la disponibilité de la Monuc (Mission de l’ONU en RDC) à «aider à la mise en place d’une telle stratégie». Pour le conseil de sécurité, l’objectif est que le peuple congolais récolte très vite les dividendes de la paix, notamment dans les provinces du Kivu, à nouveau marquées par des hostilités et des déplacements de populations.
La reforme de l’armée
Les ambassadeurs ont également invité les dirigeants congolais à « accélérer » la réforme des forces armées et des services de sécurité. « La réforme du secteur de sécurité doit rester une priorité. Nous constatons que du côté de la police, davantage de progrès ont été faits en ce qui concerne la formation, la professionnalisation, il faut poursuivre », a indiqué l’ambassadeur français.
Tout en reconnaissant le travail accompli au niveau de l’armée, Jean Marc de la Sablière a insisté pour que « les brigades intégrées reçoivent bien les moyens de fonctionner. Il faut que toutes les forces soient intégrées, que la discipline et l’encadrement soient assurés », a-t-il souligné. L’Onu a, par ailleurs, réaffirmé son engagement à « accompagner les autorités congolaises dans leurs efforts visant à mettre en place une armée professionnelle ». Pour atteindre cet objectif, le Conseil de sécurité a enjoint le gouvernement congolais à abandonner le mixage des troupes. « Le mixage d’anciens rebelles et de soldats gouvernementaux n’est pas une option. Seul le brassage des anciennes factions en une seule armée en est une », a indiqué le chef de la délégation.
Espoir et confiance
«Nous partons confiants. Nous avons enregistré la détermination des autorités à agir. Nous les avons encouragées à le faire et nous leurs avons assuré du soutien des Nations unies », a affirmé l’ambassadeur français. Le Conseil de sécurité a aussi salué l’ouverture politique en RDC qui a organisé en 2006 ses premières élections démocratiques en plus de 40 ans, après une délicate transition ayant mis fin à une guerre régionale de près de cinq ans (1998-2003). « Nous constatons que l’opposition a trouvé de l’espace dans les assemblées. Une loi sur son statut a été adoptée. C’est significatif », a-t-il conclu.
Photo : l’ambassadeur français animant une conférence de presse à Kinshasa
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