L’ONU dénonce les actions des paramilitaires des Forces de soutien rapide dans le Darfour


Lecture 3 min.
Soudan
Soudan

Les Nations unies ont exprimé, ce lundi, leur inquiétude concernant les actions des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui entravent gravement la distribution de l’aide humanitaire dans la région du Darfour, déjà gravement menacée par la famine. Cette situation s’est intensifiée en raison des restrictions imposées par ces groupes armés, ce qui aggrave une crise humanitaire déjà dramatique.

L’ONU a dénoncé les obstacles bureaucratiques et les restrictions des FSR qui entravent l’acheminement de l’aide humanitaire dans un contexte de famine croissante. Le conflit entre les FSR et l’armée soudanaise, en cours depuis avril 2023, a aggravé la crise, touchant particulièrement le Darfour et le Sud du Soudan, avec des millions de personnes exposées à la famine et des risques accrus pour les équipes humanitaires.

Contrôle de la majeure partie du Darfour

Clémentine Nkweta-Salami, la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, a souligné que les « obstacles bureaucratiques » et les « restrictions continues » imposées par les FSR empêchent l’acheminement de l’aide essentielle vers ceux qui en ont un besoin urgent. Elle a exprimé sa frustration en déclarant qu’il était « inacceptable » que la communauté humanitaire ne puisse pas fournir de l’aide, alors que la situation s’aggrave chaque jour.

Lire : Darfour : la justice internationale face au drame d’une guerre sans fin

Cette entrave aux efforts humanitaires survient alors que la population soudanaise, déjà fragile, se trouve de plus en plus menacée par la famine. Le conflit, qui oppose les FSR à l’armée soudanaise depuis avril 2023, a permis aux paramilitaires de prendre le contrôle de la majeure partie du Darfour, une vaste région à l’ouest du pays où réside un quart des 50 millions d’habitants du Soudan.

Plusieurs zones du Soudan sévèrement frappé la famine

Tandis que l’armée soudanaise contrôle l’Est et le Nord du pays, les FSR restent maîtres du terrain dans le Darfour, notamment dans la ville stratégique d’El-Fasher, qu’ils assiègent depuis plusieurs mois. La situation dans cette ville, la seule encore hors de leur contrôle dans la région, se dégrade de jour en jour. La famine a déjà frappé sévèrement plusieurs zones du Soudan, particulièrement au Darfour-Nord, où trois des cinq secteurs touchés par la crise alimentaire se trouvent.

Lire : Soudan : l’horreur d’El Fasher, 67 civils tués sous les bombardements des RSF

Des experts des Nations unies prévoient que cette situation va s’aggraver et que d’ici mai, cinq autres régions de cet État risquent également d’être gravement affectées par la famine. Cette évaluation est soutenue par des rapports du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC), qui évalue régulièrement la situation de la sécurité alimentaire dans le pays.

La sécurité des équipes humanitaires en péril

Le phénomène ne se limite pas au Darfour. Dans le Sud du Soudan, certaines zones des monts Nouba ont également été déclarées en état de famine. Depuis le début de la guerre, les travailleurs humanitaires rapportent des obstacles considérables dans l’accomplissement de leur mission, allant des entraves bureaucratiques imposées par les autorités locales et les groupes armés, aux attaques et aux pillages de l’aide. Ces actes violents et délibérés mettent en péril la sécurité des équipes humanitaires.

La guerre, qui dure depuis près de deux ans a causé la mort de dizaines de milliers de personnes et déplacé plus de 12 millions d’autres. En plus de générer la plus grande crise de déplacement forcé au monde, selon l’ONU. Selon les projections de l’IPC, près de 24,6 millions de personnes, soit près de la moitié de la population soudanaise, seront confrontées à une « insécurité alimentaire aiguë » d’ici mai 2025.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News