Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki- moon, demande à la Belgique d’envoyer une force militaire en République Démocratique du Congo (RDC) pour une mission temporaire, en attendant l’arrivée dans ce pays des renforts pour la Mission onusienne (MONUC), qui ne pourrait pas être effective avant mars 2009, a-t-on appris dimanche de source officielle à Bruxelles.
Interrogé par la presse, le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, a confirmé avoir reçu une lettre dans laquelle le secrétaire général de l’ONU demande à son pays d’envoyer des troupes dans l’ancienne colonie. Le chef de la diplomatie belge a indiqué que son pays est disposé à participer à une force européenne qui serait envoyée au Nord Kivu, dans l’Est de la RDC, théatre de combats entre l’armée congolaise et la rébellion du général dissident Laurent Nkunda.
Dans sa lettre, Ban Kin-moon, exige une réponse positive de la Belgique avant le 5 décembre, compte tenu de l’urgence de la situation en RDC, a ajouté le ministre belge. Réuni en fin de semaine dernière à Genève, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, avait déclaré détenir des preuves de crimes de guerre commis dans l’Est de la RDC.
Le commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme, Navi Pillay, qui avait pris part à cette réunion, a fait savoir que les auteurs des exactions doivent rendre compte pour les assassinats, les enlèvements, les viols et autres atrocités.
Bien qu’il pousse l’Union européenne à déployer une force en RDC, le gouvernement belge se trouve embarrassé parce qu’une loi interdit l’envoi des troupes dans les anciennes colonies belges d’Afrique.
Cette décision avait été prise à la suite du massacre en avril 1994 à Kigali des 10 para commandos belges, exécutés après la mort du président Juvénal Habyarimana dont l’avion fut abattu par un missile. Ces para commandos faisaient partie du contingent belge de la Mission militaire de l’ONU au Rwanda (MINUAR).
Alors qu’il était en visite de travail à New York, la semaine dernière, Karel de Gucht avait indiqué que la Belgique ne pourrait participer à une mission militaire européenne en RDC qu’avec des moyens logistiques, à l’exclusion des troupes combattantes.
La mission militaire en RDC devrait être envoyée sur la base du même principe que la mission Artémis qui en 2003, avait permis, sous commandement de la France, de sécuriser la ville de Bunia, capitale de l’Ituri en proie à des massacres entre groupes ethniques rivaux. Au terme de l’operation européenne Artémis, les Casques bleus de l’ONU furent déployés à Bunia.
Selon un porte-parole européen, la priorité d’une mission militaire européenne au Nord-Kivu serait de dégager l’axe Goma-Rutshuru pour la sécurisation des populations civiles déplacées qui doivent regagner leurs habitations, et l’acheminement de l’aide humanitaire.