Un rapport de l’ONU indique que l’armée malienne et des «soldats blancs» sont impliqués dans la mort au Mali de 33 civils dont 29 Mauritaniens et 4 Maliens. L’incident a eu lieu, début mars, dans la région de Ségou, près de la frontière avec la Mauritanie.
Selon des témoignages contenus dans le rapport de l’ONU, «un hélicoptère transportant des soldats à la peau blanche» est impliqué dans ces incidents. Nul doute qu’il s’agit des mercenaires russes du groupe Wagner souvent cités dans des exactions contre les populations civiles au Mali. Le groupe d’experts évoque l’arrivée de soldats blancs dans le village de Robinet El Ataye, fréquenté par les éleveurs maliens et mauritaniens pour y abreuver leurs animaux.
Les militaires blancs ont, toujours selon le rapport, rassemblé les hommes, leur ont attaché les mains dans le dos et bandé les yeux, puis ont demandé aux femmes et aux enfants de rentrer chez eux. S’en est suivi une véritable scène de pillage et de passage à tabac avec des soldats qui ont fait usage des bâtons des bergers. 29 Mauritaniens et 4 Maliens ont été retrouvés morts le lendemain, à 4 km des lieux de l’incident. Les hommes avaient été abattus puis brûlés.
Déjà le 17 janvier dernier, sept éleveurs mauritaniens avaient été tués près de Nara, localité malienne frontalière avec la Mauritanie. Les soldats des forces armées maliennes avaient été indexés. D’ailleurs, cet incident avait conduit à un entretien téléphonique entre les Présidents Mohamed Ould Ghazouani et le colonel Assimi Goïta. Le gouvernement malien a alors annoncé l’ouverture d’une enquête.
De son côté, le ministère mauritanien de l’Intérieur avait renouvelé la recommandation de ne pas se rendre dans les zones situées en dehors des frontières nationales et «dans un pays qui traverse actuellement une situation particulière», faisant allusion au Mali. Mi-mars dernier, le Mali et la Mauritanie avaient convenu de la création d’une commission d’enquête mixte entre les deux pays ainsi que des patrouilles conjointes.
Cette décision avait été prise après la visite en Mauritanie d’une mission malienne, après la mort de plusieurs civils mauritaniens à la frontière avec le Mali. Nouakchott a tenu les Forces armées maliennes comme responsable de ces tueries. Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères par ailleurs chef de la délégation malienne avait assuré que «le peuple malien n’est pas l’ennemi du peuple mauritanien. Le peuple mauritanien n’est pas l’ennemi du peuple malien. Notre ennemi, c’est le terrorisme».
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