Le sit-in du Syndicat national des télécommunications burkinabé, lundi, a porté ses fruits. L’Office national des télécommunications du Burkina Faso est revenu sur la décision du gouvernement d’augmenter ses tarifs concernant les appels des téléphones fixes vers les mobiles.
Le syndicat a fait plier la direction. Jacques Louari, directeur général de l’Office national des télécommunications (Onatel) du Burkina Faso, a annoncé mercredi à Ouagadougou qu’il suspendait la récente décision gouvernementale de revoir à la hausse le coût des appels à partir des téléphones fixes vers le réseau de téléphonie mobile de l’Onatel, Telmob.
Cette déclaration fait suite au sit-in spontané des travailleurs de l’Onatel, regroupés au sein du Syndicat national des télécommunications (Synatel), lundi matin devant le siège de l’Office. Un sit-in qui a duré deux heures, suivi d’une assemblée générale. C’est lors de cette réunion que les travailleurs ont décidé de ne pas appliquer la mesure du gouvernement qui devait entrer en vigueur le jour même. Devant la détermination de ses employés, la direction de l’Onatel a organisé mardi des négociations avec le syndicat. Avant de faire marche arrière.
Concurrence déloyale ?
Le gouvernement avait demandé à l’Onatel d’harmoniser ses tarifs avec ceux des deux autres opérateurs de téléphonie mobile du pays. Actuellement, les tarifs des appels du fixe vers Telmob coûtent 200 Fcfa la minute alors qu’ils reviennent à 300 Fcfa vers Celtel et Télécel. Telmob supporte moins de frais que ses concurrents pour toute prestation qui lui est fournie directement par l’Onatel. Ce qui explique la différence de prix. Concurrence déloyale ? » Non ! » répond le syndicat. » Un appel à partir d’un fixe vers Telmob ne génère pas les mêmes charges qu’un appel vers les autres opérateurs « , affirme Valentin Sawadogo, Secrétaire général de Synatel au journal Sidwaya. » Comme Telmob n’est pas indépendant de l’Onatel, l’Onatel ne lui reverse aucune contrepartie. »
Le secrétaire général est catégorique : » Toute augmentation de tarif entraînera une baisse de la consommation. Or, si la communication baisse, il n’y rien à faire, le chiffre d’affaires va baisser. Et finalement, c’est l’Onatel qui se portera mal. Nous voulons éviter que cela se produise « . Dès le 12 août, le Synatel avait réagi à la volonté gouvernementale d’harmoniser les tarifs en adressant une lettre au Premier ministre pour lui demander de revenir sur sa décision.