L’OMS a publié lundi un rapport sur la santé des 738 millions d’Africains. VIH/SIDA, paludisme, systèmes de santé… Ce document, premier du genre, expose les défis sanitaires auxquels l’Afrique est confrontée. Il présente aussi quelques succès bien réels.
Son principal message est clair : le développement économique des 46 Etats membres de la région « Afrique » de l’OMS passe par une meilleure la santé de leurs habitants. Car soulignent les auteurs, « une mauvaise santé entraîne les populations dans le cercle vicieux de la pauvreté ». Précarité, appauvrissement, innombrables vies perdues, baisse de la productivité…
Or les problèmes de santé publique en Afrique sont énormes. Une situation en grande partie imputable à l’écrasant fardeau des maladies infectieuses. Notamment le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose qui font chaque année plus de 3 millions de victimes. Parmi ces dernières, trop de nouveau-nés et d’enfants, en proie tout à la fois « aux conflits armés et à la précarité des systèmes de santé ».
L’OMS prévoit d’ailleurs, peut-être dans un souci de ménager ses effets, une autre conférence de presse sur ce thème… après-demain mercredi. Soit à peine 48 heures après le lancement du rapport. Bref, revenons à ce dernier.
Un état des lieux préoccupant mais pas désespéré
Il en ressort qu’au Zimbabwe par exemple, 17% des jeunes femmes de 15 à 24 ans sont séropositives au VIH. Un record. L’Afrique du Sud, considérée comme l’un des pays les plus développés de la région, doit également faire face à une épidémie galopante de SIDA. Plus de 15% des jeunes femmes y sont infectées. En revanche, le Niger semble tirer son épingle du jeu avec moins de 2% des 15-24 ans porteurs du virus.
Un état des lieux assez préoccupant donc, mais que l’OMS ne considère pas comme désespéré pour autant. « On en voit partout des signes tangibles : l’Afrique est en train de trouver des solutions africaines à ses problèmes de santé ».
Comme au Mali où des systèmes de partage des coûts ont permis de doter 35 des 57 « centres de santé communautaires » du pays, de personnels qualifiés. Ces derniers sont aujourd’hui capables de pratiquer des césariennes d’urgence. Au Rwanda, une campagne de prévention routière a fait chuter d’un quart le nombre de tués par accidents de la route en un an. En Guinée-Bissau enfin, les autorités ont décidé de s’appuyer sur les « radios communautaires » pour faire passer les messages de santé. Avec 66% d’analphabètes, les radios – qui émettent en langues locales – sont en effet l’unique moyen de sensibiliser les populations.
Un article de notre partenaire Destination Santé