Madagascar se place depuis 4 ans à la pointe de la Fête de l’Internet. Surfs gratuits, concours de sites web, » chats » divers… l’Ile Rouge ne lésine pas sur les manifestations. La nouveauté de cette année : un Village consacré à cette grande fête des nouvelles technologies.
Madagascar fête l’Internet depuis maintenant 4 ans. Un rendez-vous avec la technologie que les Malgaches ne rateraient pour rien au monde. Cette année, le thème choisi ( » Services et usages de l’Internet « ) a poussé l’Aemisa, le comité organisateur qui officie depuis l’année dernière, à innover. Etat des lieux avec Lily Rajaoarisoa, secrétaire-générale de l’Aemisa (Association des étudiants de la maîtrise en informatique et statistiques appliquées de l’Université de Tananarive).
Afrik : Quels sont les événements marquant de cette 4ème édition de la Fête de l’Internet ?
Lily Rajaoarisoa : Toutes les grandes villes se sont dotées, comme l’année dernière, de bornes d’accès gratuit à l’Internet. On peut les trouver notamment dans les alliances françaises et dans les différents points d’accès du ministère de la Jeunesse et des Sports. Certains cybercafés proposent également de naviguer à prix réduit. Ils sont plus nombreux à participer que l’année dernière même si les fournisseurs d’accès ont été très réticents à leur accorder des heures de surf gratuit. Il y a aussi des jeux de piste, des concours de sites web avec des lot à gagner, des chats avec des artistes de renommée mondiale et des représentants de différents ministères, ainsi que des séances de démonstration de e-learning comme à Fianarantsoa par exemple.
Afrik : Mais la grande innovation, c’est la création du Village de la Fête de l’Internet au stade couvert de Mahamasina à Tananarive…
Lily Rajaoarisoa : Oui, c’est une première. Cet espace est le reflet de la Fête dans tout le pays. Six chefs-lieux de provinces et sept grandes villes se sont associés à l’événement. On y retrouve les sponsors de la Fête, les différents partenaires. Il y a un espace découverte avec des stands de démonstration, de la formation informatique et de la formation à l’utilisation des logiciels libres. Il y a également des stands de navigation gratuite et un espace de jeux en réseau. Enfin, des gérants d’entreprise, comme ceux du Crédit Lyonnais de Madagascar, viennent faire des démonstrations de banque à distance. Ce village, ouvert de mercredi à vendredi (pour cause de manifestations sportives le week-end !) a beaucoup de succès. Nous enregistrons 3 000 visiteurs par jour.
Afrik : En majorité des jeunes ?
Lily Rajaoarisoa : Oui car c’est un quartier qui compte un grand nombre d’écoles. Beaucoup de collégiens et de lycéens ont donc fait le déplacement. Il faut noter que Ntsiranana s’est aussi doté d’un Village comme celui de Tananarive. Il se trouve dans l’alliance française de la ville.
Afrik : Madagascar semble très branchée par le Net…
Lily Rajaoarisoa : C’est vrai ! Nous essayons de ne pas être en reste du côté des nouvelles technologies. Avec ce qui se passe du côté de l’Irak en ce moment, les gens sont encore plus intéressés par Internet, ils sautent sur les ordinateurs pour avoir les dernières informations… Cette année, la Fête de l’Internet a pris une ampleur particulière sur l’île. En effet, c’est le ministère français des Affaires étrangères qui avait entièrement financé la dernière édition alors qu’il n’a donné que la moitié des subventions cette année, ce qui nous a poussé à travailler avec des sponsors locaux. La présence de ces partenaires – la BNI pour les banques, la RAT pour les médias, Telma pour les lignes téléphoniques et Wanadoo pour les fournisseurs d’accès – a renforcé l’influence de la Fête sur la population. Et ces sponsors veulent d’ores et déjà participer à la prochaine édition. C’est très positif !
Visiter le site de la Fête de l’Internet à Madagascar.