« Notre pays est simplement victime d’une injustice née d’un amalgame d’allégations et de dénigrements orchestré par quelques togolais appuyés par certains de nos partenaires au développement ». Dans son message à la nation, le chef d’Etat togolais, le général Gnassingbé Eyadéma, fustige son opposition et l’Occident, accusés de ne pas respecter les règles démocratiques. Injustice donc.
A la veille de la célébration du 35e anniversaire de son accession au pouvoir, Eyadéma ne souffre aucune contestation. Son principal opposant (Yaovi Agboyibo )en prison, le général croyait pouvoir modifier en toute tranquillité la Constitution pour pouvoir se représenter de nouveau devant les électeurs. Si Paris soutient du bout des lèvres le maître de Lomé, l’Union européenne et les Etats-Unis ont suspendu toute aide au général. Et le rapport d’Amnesty international n’est pas fait pour redorer l’image du doyen des présidents africains.
L’organisation internationale des droits de l’Homme s’inquiète au sujet « d’informations consistantes sur les restrictions à la liberté d’expression et d’assemblée, sur la violence contre des membres des partis politiques, sur les conditions inhumaines et cruelles dans les prisons et sur l’ampleur de l’impunité » au Togo. Inquiétudes que Gnassingbé Eyadéma évacue d’un revers de la main. « L’insuffisance de démocratisation que l’on se plaît à avancer pour justifier la suspension de la coopération avec notre pays est plutôt une accusation scandaleuse, infondée et réductrice de la réalité ».
Après 35 ans de pouvoir, que peut apporter de plus le président togolais ? Ce n’est pas le temps qui lui a manqué. Le pays est à l’agonie depuis dix ans. Arrivé au pouvoir par les armes en 1967, il entend y rester en parant son coup de force d’un habillage démocratique. Jusqu’à quand ?
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