La presse africaine tient son journal satirique. » Le Gri-Gri international » vient de sortir dans les kiosques. Tremblez gouvernants, les sorciers de l’information vous poursuivent de leur courroux. Leur arme : le rire
Au » Gri-Gri International « , on plaisante avec l’actualité. Sérieusement. » Le Quinzomadaire satirique panafricain « , comme son nom l’indique, est un bimensuel. Et ça tire dans tous les sens. Il se propose de vous donner un » aperçu des pathologies qui minent notre société « . Vous l’avez compris, le Gri-Gri n’a pas sculpté son verbe dans le bois. Et des indiscrétions à Wolof Story. Gouvernants de tous les pays, les sorciers ont les yeux braqués sur vous en permanence. » Nous avons fait un tirage de 11 000 exemplaires. Nous savons pertinemment que ce premier numéro sera épuisé très vite. Les dictateurs que nous avons attaqués achèteront par milliers ce numéro pour qu’il ne tombe pas entre les mains du peuple! « , rigole Eyoum Nganguè, rédacteur en chef.
Journalisme off shore
L’équipe rédactionnelle du » Gri-gri international » est composée de dix journalistes africains, réfugiés à Paris pour des raisons de sécurité. » Notre directeur, qui est de nationalité gabonaise, est interdit d’écriture dans son pays. Les autorités gabonaises ont interdit l’ancêtre du Gri-gri, la Griffe, puis le » Gri-gri du Gabon « . Tous les journalistes de notre rédaction ont eu des problèmes avec les autorités de leur pays. Moi-même, je suis condamné à un an de prison au Cameroun « , confie, avec un grand rire communicatif, Eyoum Nganguè.
Calembours, jeux de mots, le bimensuel satirique multiplie les clins d’oeil et l’humour froid. Et les articles de fond. Pour le dernier sommet de l’OUA, qui deviendra UA (Union africaine), notre confrère n’hésite pas à titrer : Strip-tease diplomatique à Lusaka-saka : L’Unité africaine enlève le O. » Le ton est donné : on donne l’information en rigolant. » Parfois nous déplairons, souvent nous amuserons, toujours nous informerons à notre manière « .
Pas un mot sur le Maghreb. Problème géographique. » Non, les Maghrébins sont évidemment africains. On a beaucoup de choses à se dire entre Kabyles et Kabila. D’ailleurs, on va pacser Boutef et M6 dans nos prochains numéros « , promet Eyoum. C’est chaud, c’est frais et ça ne peut faire que du bien. Si vous ne courez pas au premier kiosque, vous risquez de ne pas trouver d’exemplaires. Les » dictateurs » seraient passés par là. Puisqu’on vous le dit.