L’importation de médicaments génériques est légale


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Drapeau de l'Afrique du Sud
Drapeau de l'Afrique du Sud

Selon la porte parole québécoise de la puissante association anglo-saxonne Oxfam, les firmes pharmaceutiques qui attaquent l’Afrique du Sud veulent imposer leur interprétation des accords de l’OMC. Interview de Maryse Beaudry.

Afrik : Oxfam mène une campagne acharnée contre les firmes qui attaquent le gouvernement sud-africain. Quelles sont les dernières nouvelles de ce procès ?

Maryse Beaudry : Le gouvernement sud-africain a appelé des malades à témoigner. Les défenseurs des firmes ont demandé un report de six mois pour modifier leur plaidoyer. Elles ont obtenu un mois.

Afrik : Quel est votre principal argument pour justifier ce soutien à l’Afrique du Sud ?

Maryse Beaudry : Il y a deux arguments principaux. L’un est d’ordre humain. Depuis que les trois compagnies ont commencé leur action en justice quatre millions d’africains sont morts du Sida. Le second est d’ordre juridique : la loi sud-africaine sur les médicaments génériques qui est attaquée par cette coalition de compagnies n’enfreint pas les accords de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Rien dans les accords de l’OMC n’ interdit à un pays d’importer des médicaments à moindre coût. En focalisant leur action sur la propriété intellectuelle, les firmes veulent créer un précédent dangereux permettant de faire triompher leur interprétation des textes.

Afrik : Comment concrètement appuyer un Etat indépendant en conflit avec des sociétés commerciales ?

Maryse Beaudry : Pas par de l’argent, mais par une campagne de presse et du lobbying. Nous diffusons la liste des compagnies plaignantes afin qu’un maximum de personnes soient au courant de ce qu’elles font. Nous n’avons que peu de poids sur les institutions judiciaires. Par contre, nous pouvons jouer sur l’opinion. Nous appelons les gens qui prennent connaissance de nos documents, à écrire à ces firmes et à leur faire part de leur indignation. Ne nous leurrons pas, le boycott est impossible tant elles sont nombreuses.

Afrik : Nous avons tenté à plusieurs reprises d’interviewer les firmes telles que GlaxoSmithKline. Pourquoi, selon vous, se refusent-elles à communiquer leur position ?

Maryse Beaudry : Parce que leur argumentation est seulement juridique. Parce qu’elles se refusent à prendre d’autres éléments en considération. Et que leur intention réelle, c’est à dire, créer une jurisprudence leur permettant de générer de l’argent sur un désastre sanitaire, n’est guère avouable.

Voir aussi : l’article les firmes pharmaceutiques tiennent à leurs brevets.

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