L’Imam Abdourahmane Ridouane : de l’assignation à l’expulsion, chronique d’une affaire complexe


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Abdourahmane Ridouane
Abdourahmane Ridouane

L’imam de la mosquée Al Farouk de Pessac se trouve au centre d’une procédure administrative et judiciaire inédite. Alors que sa période de rétention administrative de 90 jours devait s’achever le 5 novembre, Abdourahmane Ridouane comparaîtra le 4 novembre devant le tribunal correctionnel de Meaux pour apologie du terrorisme, en lien avec des publications concernant le Hamas.

Assigné à résidence depuis mai 2023 pour des publications controversées sur les réseaux sociaux, Abdourahmane Ridouane fait l’objet d’une attention particulière des autorités françaises. Le 5 août dernier, le ministère de l’Intérieur prend un arrêté d’expulsion à son encontre, lui reprochant la diffusion de propos jugés incompatibles avec les valeurs de la République.

Des prises de position sous surveillance

Président de l’association Rassemblement des musulmans de Pessac, l’imam d’origine nigérienne est accusé par les autorités de tenir un double discours. Selon les sources ministérielles citées par Le Parisien et Le Figaro, sous couvert de dénoncer l’islamophobie, il aurait diffusé des messages à caractère antisémite et légitimé des organisations considérées comme terroristes. Le point culminant de ces accusations remontant au 11 octobre 2023, quelques jours après l’attaque du Hamas sur Israël, lorsqu’il publie un message sur la Palestine accompagné d’une image jugée problématique par les autorités.

Le 17 septembre, le Conseil d’État rejette le recours déposé par Abdourahmane Ridouane contre son arrêté d’expulsion. La haute juridiction administrative retient notamment son soutien présumé au Hamas et la diffusion de messages considérés comme incitant à la haine, soulignant l’influence particulière qu’il exerce en tant qu’imam dans l’agglomération bordelaise.

Rebondissement judiciaire

Placé en centre de rétention en Seine-et-Marne le 31 octobre, l’imam fait l’objet d’une nouvelle procédure judiciaire. Le ministère de l’Intérieur a identifié une publication de juillet 2023 dans laquelle il aurait fait l’éloge d’Ismaïl Haniyeh, dirigeant du Hamas, le qualifiant de « défenseur des droits du peuple palestinien« . Cette découverte entraîne sa garde à vue et sa comparution le 4 novembre prochain pour apologie du terrorisme. Soit la veille de la date prévue pour la fin de sa détention.

Installé en France depuis 1991, Abdourahmane Ridouane n’a jamais obtenu la nationalité française malgré son mariage avec une ressortissante marocaine et plus de trois décennies de présence sur le territoire. Sa défense, assurée par Me Sefen Guez Guez, dénonce un « détournement de procédure » et affirme que son client condamne les attaques d’octobre, revendiquant simplement son droit à défendre la cause palestinienne dans le cadre de la liberté d’expression.

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