L’identification des motos-taxis demeure un casse-tête au Cameroun


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Des motos
Des motos

Les motos-taxis ont fini d’envahir les villes camerounaises avec leur lot de tracas. Entre agressions et vols, la liste des forfaits est loin d’être exhaustive. Le gouvernement camerounais est aujourd’hui appelé à mettre un peu plus d’ordre dans le milieu.

Autrefois, les Camerounais achetaient les motos et tricycles, mais pas à but commercial. Ils s‘en servaient seulement pour faire des courses et leurs déplacements personnels. Mais de nos jours, avec la rareté des emplois et le nombre très réduit de taxis dans les grandes métropoles que sont Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua, Ngaoundéré, Bertoua, de nombreuses personnes jeunes et adultes, se sont lancées dans le transport des personnes et des marchandises, en utilisant les engins à deux roues (benskins) et à trois roues (tricycles). On note pour le déplorer qu’au lieu de résoudre l’épineux problème de mobilité dans notre pays, ce moyen de transport vient plutôt en ajouter d’autres. C’est ainsi que les conducteurs de ces engins, se sont constitués en « Brigade d’insultes rapides », ne respectent ni le code de la route, ni les Fmo (forces de maintien de l’ordre), créent le désordre urbain, bref, ils se croient tout permis.

Dès leur avènement, d’ailleurs reconnu et félicité par le chef de l’Etat, ceux-ci roulaient partout. Ils étaient et restent très sollicités par les partis politiques, surtout lors des consultations électorales. Mais leur refus de se faire identifier et d’avoir les permis de conduire, de souscrire à une police d’assurance, de payer les impôts pose problème. A cela s’ajoutent les multiples cas d’agressions à bord de ces engins, lesquels, bon nombre d’entre eux ont transformé en chambre à coucher. Au vu donc de cette situation somme toute regrettable, les autorités se sont vu contraintes de circonscrire leurs zones de circulation. C’est donc la raison pour laquelle, jusqu’à présent, ils sont interdits de rouler dans certains centres villes tels que Bonanjo à Douala, Poste centrale à Yaoundé, et également dans certains quartiers résidentiels tels que Bonapriso, Bonanjo, Deido,… Mais ceux-ci desservent beaucoup plus les quartiers très difficiles d’accès aux véhicules.

Pourquoi les conducteurs de motos-taxis ne veulent-ils pas se faire identifier ?

Selon le menuisier Roger Wotjé, « lorsque qu’un individu refuse de se faire identifier et aussi se permet de dormir à la belle étoile comme un SDF (sans domicile fixe) et de surcroît sur sa moto et dans son propre pays, cela veut dire qu’il a de mauvaises idées derrière la tête. On n’a pas besoin d’aller dans les grandes écoles pour comprendre cela. Parmi ces conducteurs de motos-taxis, communément appelés « benskineurs », on retrouve les étudiants, les ingénieurs, bref, les intellectuels de tous bords. Les plus sérieux d’entre eux, sont propriétaires/bailleurs de maisons, engins, boutiques, vivent paisiblement avec leurs femmes et enfants. Par contre d’autres, d’un comportement douteux, ne veulent pas louer ne serait-ce qu’une chambre, travaillent à longueur de journée, se reposent sur leurs engins, puis reprennent tous genres de travail, et ce, jusqu’à l’aube. Les raisons avancées par ces conducteurs de nuit, sont les suivantes : pas de fatigue, car, il n’y a ni soleil, ni embouteillages, la fluidité de la circulation, les tarifs élevés. A côté de ces raisons, nous notons aussi le vol des motos (quelqu’un vole ta moto et quelques minutes après, repasse devant toi, tu ne sauras jamais que c’est ta moto), les agressions des usagers, le trafic de tous genres, le transport des braqueurs et de leurs butins, y compris le désordre urbain. Et ils s‘y plaisent dans ce tohu-bohu qui n’a pas de nom »

Prolifération des vols, d’agressions, de trafic des drogues

« Je trouve en la non identification des motos et de leurs conducteurs, l’encouragement et la prolifération des vols, d’agressions, de trafic des drogues et autres. Les autorités feraient mieux, non seulement, de collaborer avec les différents syndicats des transporteurs par motos, mais aussi et surtout avec les maisons de vente de ces engins, car, cela leur permettra d’identifier les acheteurs à la source et en plus, les obligera à avoir tous les documents y afférents», a-t-il conclu.

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