Produite dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, l’huile de palme est de plus en plus présente dans l’alimentation au Sénégal. Les marchés dakarois sont véritablement bien approvisionnés. Comme d’autres produits alimentaires, le secteur est géré par des ressortissants guinéens, qui l’acheminent depuis leur pays d’origine ou encore à partir de la Côte d’Ivoire ou de la Sierra Leone. En plus de l’alimentation, l’huile de palme aurait également des vertus thérapeutiques, en raison de sa richesse immense en nutriments.
Extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile, l’« huile rouge », comme on l’appelle dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest, est un nutriment essentiel pour la santé. Au Sénégal, elle est souvent utilisée dans les repas comme le « soupou kandia » (sauce gombo), le mborokhè (sauce à base de feuilles de manioc), thiou diw tiir (riz blanc et sauce à l’huile de palme), « C’est bon » (riz blanc, poisson braisé, quelque cuillerées d’huile de palme dessus) et même dans le laakh (bouillie à bas de mil). Elle serait très efficace pour la digestion. Au marché Castors de Dakar, les Guinéens détiennent le monopole du secteur. Nous sommes d’ailleurs allés à la rencontre d’un grossiste, du nom d’Alpha Moussa Diallo. Dans le secteur depuis une dizaine d’années, il ignore l’importance de l’huile de palme dans nos assiettes.
« Je travaille dans le secteur de l’huile de palme depuis 10 ans, ici au Sénégal. C’est un produit que nous vient de la Côte d’Ivoire, de la Guinée ou encore de la Sierra Leone. Nous l’acheminons à Dakar par voie terrestre, dans des barils. une fois le produit sur place, nous revendons aux détaillants dans de petites bouteilles d’un litre à 1 000 FCFA et 5 000 FCFA pour 5 L. On s’en sort quand même », reconnaît le jeune guinéen, qui a encore dans ses stocks une cinquantaine de barils d’huile de palme gardés dans son grand magasin. « J’avoie que je vends l’huile de palme, mais je ne connais pas trop son importance dans notre alimentation », indique-t-il.
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Selon Djibril Sadio, tradi-thérapeute et marabout originaire de la verte Casamance, l’huile de palme est tout simplement un médicament complet, mais il faut au préalable un savoir-faire pour en faite cet usage. « Nous utilisons l’huile de palme avec d’autres produits pour soigner l’hémorroïde, quand elle n’est pas externe. Elle est aussi appliquée sur le cordon ombilical du nouveau-né, car elle aide à vite cicatriser. L’huile de palme facilite également la digestion, c’est pourquoi certains l’utilisent dans le laakh. Nous nous servons aussi de l’huile de palme pour guérir certaines maladies mystiques. Dans ce cas particulier, nous l’utilisons avec des versets du coran. C’est un médicament complet… », a-t-il fait savoir.
Docteur Amadou Camara, pour sa part, a révélé que « l’huile de palme possède un profil nutritionnel atypique. Elle possède une immense richesse en nutriments. C’est un produit caractérisé par une grande teneur en acides gras saturés. Toutefois, il faut noter l’absence d’acides gras trans dans l’huile de palme, ce qui est un avantage pour la santé. D’ailleurs, nos mamans l’utilisaient pour guérir plusieurs maladies comme le mal de tête, les douleurs, les rhumatismes (en friction), la thrombose artérielle, l’athérosclérose… Elle est aujourd’hui consommée partout dans le monde… »
Cependant, relève la blouse blanche, malgré ses bienfaits pour la santé, il est important de garder à l’esprit que l’huile de palme ou « diw tiir » en wolof est à consommer avec modération et dans le cadre d’une alimentation diversifiée.
