De « farouches » résistants continuent de pratiquer les mutilations génitales dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Le directeur régional du ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et de l’Enfant de Man, Mathurin Paulin Djéhon, tire la sonnette d’alarme face à une pratique « farouche » des mutilations génitales féminines à l’ouest de la Côte d’Ivoire. La zone ouest est qualifiée de réfractaire, en dépit des efforts de lutte. Le taux de prévalence des mutilations génitales féminines dans cette région dépasse la moyenne nationale, selon Mathurin Paulin Djéhon.
« Les localités de Gbonné, Biankouma et Sipilou constituent cette région hostile. Nous les avons appelées le triangle de la résistance », a révélé M. Djéhon, rapporte Xinhua. « Loin de nous décourager, nous continuons à mener les actions pour parvenir à éradiquer le fléau dans la région », a-t-il toutefois soutenu.
Une étude menée en 2011 et 2012 par le ministère ivoirien de la Santé révèle que 70% des femmes dans les régions du nord et du nord-ouest du pays ont été excisées. Cette pratique y est monnaie courante au nom des rites ancestraux. Des rites qui parfois mènent au drame, avec l’exemple d’une fillette de trois ans morte à Dabakala, dans le nord, fin 2011, des suites de ses blessures liées à cette « pratique néfaste »
Une loi votée en 1998 interdit formellement cette pratique. Malgré les initiatives de l’Etat et de la société civile, force est de constater que cette pratique perdure toujours. En 2013, quatre personnes, dont deux femmes et deux hommes, ont été condamnés par le tribunal de Danané, dans l’ouest, à six mois de prison ferme et à payer une amende de 30 000 FCFA (45€) pour avoir fait exciser une fillette.