Le jeune ex-boxeur à l’origine de la brouille diplomatique entre la France et le Maroc a sorti un livre intitulé « L’homme qui voulait parler au roi » dans lequel il explique ce qui l’a conduit à porter plainte pour torture en France contre le patron du contre-espionnage marocain.
Zakaria Moumni, l’ex-boxeur à l’origine de la brouille diplomatique entre la France et le Maroc, a décidé de s’expliquer dans un livre sorti mercredi intitulé L’homme qui voulait parler au roi. Ancien champion du monde de kickboxing, Zakaria Moumni, y donne la raison de sa plainte pour torture déposée en France contre le patron du contre-espionnage marocain.
Dans son ouvrage, Zakaria Moumni révèle l’existence de corruption au sein de la fédération sportive marocaine de kickboxing. Exclu de ce sport par la fédération à la suite de ces accusations, il décide de s’en référer au roi, en vain, jusqu’à son arrivée en France. Interpellé une première fois en 2010 à Casablanca lors d’une visite au Maroc, Zakaria Moumni est « enlevé » à l’aéroport de Rabat par des agents de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) lors d’une seconde visite au royaume, en septembre 2010. Durant quatre jours, avance-t-il, il sera torturé avant d’être condamné, dans une affaire d’escroquerie, à 30 mois de prison, au terme d’un procès qualifié d’« inéquitable » par Human Rights Watch.
Une plainte qui met le feu aux poudres
De retour en France, en 2012, après une grâce royale, il dépose plainte pour torture, deux ans plus tard, en visant notamment Abdellatif Hammouchi, patron de la DGST, qu’il accuse d’avoir assisté aux sévices qu’il aurait subis. Rabat dénonce des « mensonges » et un « chantage » de Zakaria Moumni à l’encontre de l’Etat marocain. Une plainte qui a entraîné le début de la crise diplomatique entre Paris et Rabat.
En effet, à la suite de cette plainte, des policiers français s’étaient rendus à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Neuilly-sur-Seine pour notifier au patron de la DGST, en visite en France, une convocation d’un juge d’instruction. Un acte qui a conduit le Maroc à suspendre sa coopération judiciaire avec la France.
La coopération franco-marocaine a repris, en 2015, après la signature d’un accord judiciaire qui prévoit d’instruire prioritairement au Maroc les plaintes des binationaux franco-marocains. Pour apaiser les tensions, le roi du Maroc s’est en rendu en France avant que le Président français n’effectue une visite dans le royaume chérifien.
Mercredi, une source proche du palais marocain, dénonce les objectifs de l’ancien champion de boxe, et assure que ce livre aurait été écrit par Catherine Graciet, la journaliste mise en examen, en août dernier, pour « extorsion de fonds » et « chantage » contre Mohammed VI.