Le commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire, Louis Michel, a fustigé lundi à Bamako l’attitude de certains hommes politiques qui aimeraient faire croire qu’il est possible en dernière analyse de contrôler l’immigration clandestine en renforçant encore la sécurité autour de la « forteresse Europe ». Il inaugurait, ce mardi, le Centre d’information et de gestion des migrations (CIGM).
Intervenant aux côtés du président malien, Amadou Toumani Touré, à l’occasion de l’inauguration du Centre d’information et de gestion des migrations (CIGM) à Bamako, Louis Michel a déclaré que: « croire qu’il est possible d’arrêter l’immigration clandestine par quelque dispositif de sécurité relève d’un vœu pieux destiné à détourner l’attention du public choqué par les images de centaines d’Africains épuisés, à l’agonie, venant échouer sur les plages ».
« Tout citoyen européen devrait se demander en quoi ces femmes et ces hommes sont tellement différents de nos ancêtres, qui avaient quitté tout ce qui leur était si cher pour se lancer dans l’aventure d’une vie nouvelle et meilleure dans un autre pays, sur un autre continent », a-t-il renchéri, ajoutant que la seule réaction « intelligente et honnête » face à cette immigration est d’instituer un dialogue réciproque avec les pays d’origine ou de transit, d’examiner les perspectives offertes par une coopération judiciaire renforcée et de fournir une meilleure aide au développement.
Informer et aider les candidats à l’immigration
L’objectif du Centre d’information et de gestion de l’immigration est d’informer et d’aider les éventuels candidats à l’immigration régulière. Il vise à donner des renseignements sur les risques liés aux réseaux d’immigration clandestine, sur certaines perspectives d’immigration légale en Europe ou ailleurs et sur les possibilités de formation professionnelle et d’emploi au Mali.
De son côté, le président malien qui se réjouit de la mise en place du CIGM, a lancé un appel pressant aux Européens pour la mobilisation des moyens du centre, en vue d’empêcher les jeunes à aller hors du continent. « Le gouvernement malien ne peut pas être complice du phénomène de migration. Nous assistons impuissants à ce phénomène », a-t-il déclaré.
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