L’Europe lève l’embargo sur la vente d’armes à la Libye


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L’Union européenne a mis fin lundi aux sanctions sur les ventes d’armes appliquées à la Libye. La levée de l’embargo a été décidée à Luxembourg par les ministres européens des Affaires étrangères. Une réussite dans la politique de réconciliation engagée depuis cinq ans par la Libye.

Sonia El Amri

Les Européens ont levé, lundi, l’embargo sur la vente d’armes à la Libye, mettant ainsi définitivement fin aux sanctions commerciales imposées à Tripoli. Ces mesures avaient été décrétées par l’ONU dans deux résolutions, en 1992 et en 1993, suite aux attentats de Lockerbie (Ecosse) contre un Boeing américain en 1988 et du DC 10 d’Air France en 1989. Ainsi de l’interdiction de ventes d’armes, les exportations seront dorénavant assujetties aux codes de conduite choisis par l’Union européenne et soumises à de simples restrictions techniques.

Les efforts libyens

La Libye a, tout au long de ces dernières années, fait de nombreux efforts pour être réintégrée au sein de la communauté internationale En 1999, les sanctions avaient été partiellement levées, mais celles concernant les armes avaient été maintenues. Le colonel Khadafi avait, en effet, autorisé la venue de magistrats français afin de pouvoir enquêter sur l’attentat du Ténéré, qui avait tué 270 passagers du DC-10 d’Air France. Il avait aussi autorisé l’extradition de deux agents libyens poursuivis pour l’attentat de Lockerbie. De plus, la Libye s’est engagée, en janvier 2004, à adhérer à la Convention pour l’interdiction des armes chimiques et a, par ailleurs, signé, en mars 2004, le protocole additionnel de non prolifération nucléaire qui autorise les« inspections inopinées ». La Libye devient donc un des premiers pays à démanteler volontairement son programme d’armes de destruction massive.

L’Italie, à l’origine de la levée de l’embargo

Les ministres européens des Affaires étrangères ont accepté la levée des sanctions suite, entre autres, à la requête de l’Italie qui vient de signer un accord avec Tripoli pour lutter contre l’immigration clandestine. Ainsi Tripoli pourra acheter des équipements qui pourront lui permettre de surveiller les mouvements migratoires. Pour l’inclusion de la Libye au sein de la communauté internationale, il est projeté de mettre en place la signature d’un partenariat euroméditerranéen régi par le processus de Barcelone liant douze pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée.

L’Europe demeure attentive à l’amélioration des droits de l’Homme en Libye, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression et les conditions de détention des prisonniers, pour améliorer ses relations avec Tripoli. L’urgence immédiate concerne cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien condamnés à mort. Ils sont accusés d’avoir propagé le virus du sida dans un hôpital pédiatrique de Benghazi. Claude Haigneré, ministre déléguée française aux Affaires européennes a déclaré que les ministres demeureraient « vigilants » afin « d’aboutir à une mesure de grâce ».Une aide sera versée aux enfants contaminés par le VIH. Ainsi la Commission européenne espère établir un climat propice à la libération des condamnés.

C’est maintenant au tour de la Chine, la Birmanie, du Zimbabwe et du Soudan d’espérer la levée de leur embargo. La France suivra peut être l’Italie concernant la Chine. Jacques Chirac a en effet évoqué la possible levée de l’embargo estimant que le massacre de Tiananmen, à l’origine des sanctions imposées, à Pékin, était « d’un autre temps »

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