Le Conseil de sécurité des Nations Unies a exprimé son soutien, lundi, en faveur d’un projet de déploiement d’une force européenne dans l’Est du Tchad et le Nord-Est de la Centrafrique. L’envoi de cette force, qui doit être officialisée par une résolution du Conseil, aura notamment pour but de protéger des populations réfugiées et déplacées à cause de la guerre qui sévit dans la province soudanaise du Darfour.
Par Aïssatou Mbengue
Une force de l’Union européenne (UE) devrait bientôt être déployée dans l’Est du Tchad et le Nord-Est de la Centrafrique. Le Conseil de sécurité des Nations Unies (Onu) a déclaré, lundi, qu’il accueillait « avec satisfaction » le nouveau rapport du secrétaire général de l’Onu portant sur l’envoi d’une force européenne « multidimensionnelle » dans ces pays d’Afrique centrale. La mission de l’UE, dont le mandat doit être fixé par une prochaine résolution, a notamment pour objectif d’assurer l’aide humanitaire et de protéger les populations affectées par le conflit au Darfour. La guerre dans cette province soudanaise a en effet débordé dans les pays frontaliers et fait plus de 400 000 réfugiés et déplacés dans l’Est du Tchad et plus de 200 000 au Nord-Est de la Centrafrique.
Le Tchad d’accord
Les Nations Unies étudient depuis juin 2006 la mise en place d’une mission au Tchad et en Centrafrique. En février, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, avait proposé une opération de l’Onu comprenant une forte composante militaire. Le président tchadien, Idriss Déby Itno, s’y était opposé, obligeant Ban Ki-Moon à revoir sa copie. Finalement, l’UE devrait « appuyer » pendant un an une force policière onusienne dans les deux Etats. Une proposition qu’Idriss Déby Itno a acceptée en juin, après un entretien avec Bernard Kouchner, chef de la diplomatie française.
Le nombre de soldats de l’UE n’est pas encore défini mais il pourrait atteindre 3 000 militaires, peut-être français pour la moitié, d’après Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de France à l’Onu. Au plus tôt, la force devrait être opérationnelle en octobre et rester en place un an. Une mission de maintien de la paix pourrait ensuite prendre le relais.