La Commission européenne a approuvé le déblocage de 25 millions d’euros destinés à relancer le processus de réforme de la couverture maladie au Maroc. Seuls 15% des salariés de ce pays bénéficient aujourd’hui d’une telle protection.
Le Maroc devrait enfin pouvoir s’offrir un système de couverture maladie digne de ce nom. L’aide économique de l’Union européenne (UE) annoncée en fin de semaine dernière pourrait relancer le projet d’Assurance maladie obligatoire (AMO) et apporter une protection aux 85% de salariés non couverts dans le pays.
Une population peu protégée
Le projet d’AMO traîne dans les bureaux des gouvernements marocains depuis plus de dix ans sans qu’aucune solution ne soit apportée au mode de financement. Dans un pays où l’assurance maladie n’est pas obligatoire, on estime à 85% le nombre de salariés ne bénéficiant pas d’une couverture maladie. Seules les grandes et moyennes entreprises, publiques ou privées, offrent actuellement une telle protection à leurs employés.
L’aide européenne, qui entre dans le cadre du programme d’appui à la réforme de la couverture médicale, est un sérieux coup de pouce à la mise en place de l’AMO mais c’est bien l’état marocain qui devra trouver les solutions pour la financer dans son fonctionnement normal.
Partenariat UE – Maroc
C’est parce que la Commission européenne a estimé que » les critères de déboursement ont été satisfaisants » qu’elle a débloqué la première tranche de 25 millions d’euros. Le gouvernement Youssoufi a montré sa bonne volonté en élaborant enfin une loi-cadre instituant le système d’assurance maladie. Le taux de remboursement oscillerait entre 50 et 60%. Un grand pas a été franchi mais il faut rester prudent. Un second versement d’une valeur de 24,6 millions d’euros est d’ailleurs prévu, mais conditionné à l’adoption de textes juridiques complétant la loi-cadre.
Car de nombreuses questions restent en suspend. La loi prévoit que » le taux de cotisation doit être calculé de manière à assurer l’équilibre financier » du régime d’assurance. Encore faut-il prendre en compte le fait que le secteur de l’assurance maladie est traditionnellement déficitaire. La législation prévoit parallèlement un système de prise en charge des personnes les plus démunies – le Régime d’assistance médicale – dont la gestion risque de poser quelques problèmes.