Acculée sur le front, Asmara a accepté sans délai de mettre en oeuvre les retraits demandés par l’OUA. Mais l’Ethiopie vient d’annoncer une extension de ses objectifs militaires.
Malgré le retrait, vendredi, des troupes érythréennes de la zone de Burie, Addis-Abeba refuse de desserrer l’étau militaire qu’elle impose à son ennemi. Après la prise, jeudi, de Zala Anbesa par les troupes éthiopiennes et la démilitarisation de Burie, l’Ethiopie a pourtant recouvré l’intégralité des territoires en cause dans la guerre qui a commencé en mai 1998.
Depuis le début de ce conflit, les deux belligérants ont joué constamment des bons offices proposés par la communauté internationale. C’est désormais au tour de l’Ethiopie de refuser les offres de paix que porte le président algérien Abdelaziz Bouteflika au nom de l’Organisation de l’unité africaine.
» Sécuriser la région «
L’Erythrée, en revanche, n’a pas seulement abandonné ses positions sur le front central dès jeudi. Elle a réagi immédiatement au communiqué de l’Ethiopie accusant Asmara de conserver des troupes à Burie, en ordonnant le retrait de son armée dans la plaine. L’occasion a été immédiatement saisie par les troupes éthiopiennes. Désormais fermement ancrées sur des positions à moins de cent kilomètres d’Asmara, elles annoncent un changement radical de leurs buts de guerre. Il s’agit, selon Addis-Abeba, de » sécuriser l’ensemble de la région en réduisant la capacité offensive des troupes érythréennes. «
L’argument pourrait prêter à sourire si ce tournant stratégique n’annonçait pas la poursuite des combats pendant une durée indéfinie. Car dans cette guerre qui n’en finit pas de rebondir, l’Erythrée n’a sans doute pas dit son dernier mot. Quant aux organisations internationales, qu’il s’agisse de l’Onu ou de l’Oua, leur marge de manoeuvre est plus que jamais réduite.