L’Éthiopie rejoint l’AUSSOM, la nouvelle mission de l’Union africaine en Somalie, pour renforcer la lutte contre les shebabs et promouvoir la stabilité régionale.
L’Éthiopie a récemment annoncé son engagement à collaborer avec la Mission de soutien et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM), marquant un tournant dans les relations entre les deux nations. Cette initiative vise à lutter contre les insurgés islamistes radicaux shebabs, une menace persistante depuis plus de 15 ans.
Cette déclaration intervient après une visite officielle de la ministre éthiopienne de la Défense, Aisha Mohammed Mussa, à Mogadiscio. Les discussions avec le président somalien Hassan Sheikh Mohamud ont scellé un accord de coopération stratégique, mettant en avant des relations bilatérales renforcées et un objectif commun de stabilité régionale.
Une mission cruciale : de l’ATMIS à l’AUSSOM
L’AUSSOM, qui remplace l’ancienne Mission africaine de transition en Somalie (ATMIS) depuis le 1ᵉʳ, symbolise un nouvel espoir pour le pays déchiré par les conflits. Dotée d’un contingent de 11 000 hommes, cette force bénéficie d’un financement partiel par les Nations unies à hauteur de 75 %.
L’implication de l’Éthiopie dans cette mission était incertaine jusqu’à récemment, en raison des tensions liées à un accord maritime controversé avec la région séparatiste du Somaliland. Cependant, la signature d’un accord de réconciliation sous l’égide de la Turquie a permis de rétablir un dialogue constructif entre Addis-Abeba et Mogadiscio.
Des défis sécuritaires et diplomatiques
La lutte contre les shebabs représente un défi complexe pour la Somalie. Ces insurgés, connus pour leurs attaques meurtrières et leur influence grandiose, continuent de menacer la sécurité nationale et régionale. L’intégration des troupes éthiopiennes dans l’AUSSOM pourrait renforcer les capacités opérationnelles de cette mission, mais soulever également des questions sur l’efficacité de la coordination entre les forces multinationales.
Par ailleurs, les récentes collisions à la frontière de Doolow témoignent de la fragilité des relations entre les deux pays, malgré leur volonté affichée de travailler ensemble. Le ministre somalien des Affaires étrangères, Ali Mohamed Omar, a souligné l’importance du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Somalie, un point sensible dans les négociations bilatérales.
Une opportunité pour la paix régionale
Cette collaboration entre l’Éthiopie et la Somalie pourrait marquer un tournant historique dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Est. L’engagement des deux nations, bien que récemment consolidé, envoie un message fort en faveur de la stabilité régionale.