Le Comité de protection et de défense des journalistes (CPDJ) du Sénégal a mis en cause, lundi, l’Etat sénégalais dans le saccage, dimanche soir à Dakar, des locaux de deux journaux privés, « L’As » et « 24 Heures Chrono ».
Pour Ibrahima Khalil Ndiaye, porte-parole du CPDJ interrogé lundi par la presse, « ces deux agressions ont l’onction de l’Etat, d’autant que ceux qui ont commis ce forfait ont utilisé un véhicule immatriculé AD », comme tous les véhicules de l’administration sénégalaise.
« Nous allons porter plainte même si certains pensent que cela ne servira à rien », a-t-il dit, avant d’ajouter que « ce qui s’est passé dimanche, nous conforte dans notre combat et nous allons nous battre avec l’intelligence et les moyens en notre possession ».
M. Farba Senghor au-dessus des lois?
De son côté, le directeur de publication du journal « 24 Heures Chrono », El Malick Seck, dont les installations de la rédaction ont été saccagées et le monteur du journal agressé par des nervis, a mis en cause le ministre des Transports aériens et de l’Artisanat, M. Farba Senghor qui, a-t-il rappelé, déclarait dans un communiqué publié la semaine dernière, qu’il allait s’attaquer physiquement à plusieurs journaux, citant nommément « 24 Heures Chrono » et « L’As ».
« Dans un pays normal, personne n’oserait assumer un communiqué de la sorte et ne pas être inquiété », a dit M. Seck, avant de s’interroger sur le silence des institutions compétentes devant cette menace.
L’agression dont les deux journaux ont fait l’objet vient s’ajouter à une série d’attaques contre la presse privée au Sénégal depuis le 21 juin dernier quand deux journalistes, Boubacar Kambel Dieng de la Radio privée (RFM) et Karamoko Thioune de la « West african radio democracy » (WARD) ont été passés à tabac par des éléments de la Police.