lusieurs entreprises sénégalaises qui détiennent des créances sur l’Etat sont sous la menace d’une « cessation d’activité », a révélé ce mardi le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Mansour Kama, invitant l’Etat à organiser d’urgence une concertation au sujet de sa dette intérieure.
Selon M. Kama, qui s’exprimait au cours d’une conférence sur la dette intérieure et la crise financière internationale, la situation des entreprises sénégalaises est « très grave » avec une dette intérieure de « plus 300 milliards de FCFA ».
« En vérité, nous ne savons pas le montant exact de cette dette car le gouvernement fait preuve d’opacité, même envers le Fonds monétaire international (FMI) », a déclaré M. Kama, avant d’inviter l’Etat du Sénégal à organiser des assises avec son secteur privé, pour trouver des solutions aux multiples questions liées aux priorités de l’heure.
Pour M. Kama, le désarroi gagne beaucoup d’entrepreneurs qui, soit sont directement concernés par la dette intérieure, soit en subissent les contrecoups, « et sont obligées parfois de vendre leurs actifs pour payer leurs banques ».
La dette intérieure, la crise énergétique, sont en train de plonger les entreprises dans la faillite, a-t-il soutenu, précisant que le financement de l’économie, et notamment des Petites et moyennes entreprises (PME), l’économie rurale méritent aussi une concertation avec l’Etat pour dégager des solutions.
Avec la crise énergétique actuelle, la croissance sera plombée et nous parlerons d’ajustement structurelle ou budgétaire, a indiqué le président de la CNES.
« Aujourd’hui, le problème est tellement aigu au point que les organisations patronales n’excluent pas de se rapprocher du FMI qui a signé un instrument de soutien à la politique économique avec le Sénégal (ISPE) pour faire pression sur l’Etat sénégalais », a averti le patron de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal.