Conscient de l’enjeu que représente la forêt équatoriale pour l’environnement mondial et du potentiel qu’a le Gabon en matière de faune et de flore, le gouvernement gabonais prend le parti de préserver l’or vert.
85% du territoire gabonais est couvert de forêt, soit 23 000km2, ce qui lui donne le titre de premier pays d’Afrique pour la surface de forêt par habitant. Or il ne s’agit pas de n’importe quelle forêt : la forêt équatoriale est considérée à ce jour comme « le deuxième poumon du monde » après l’Amazonie. Le Gabon est, au coeur de ce bassin dit » du Congo « , au centre de l’écosystème le plus riche de notre planète.
Face à ces exigences, le gouvernement gabonais s’est investi dans la formation des cadres moyens et supérieurs qualifiés dans les domaines de la gestion forestière et de la préservation de la faune des aires protégées. Dans une second temps, l’Etat gabonais, à côté des zones de protection existantes (notamment LOPE, MOUKALABA, SETTE-CAMA, IPASSA, WONGA-WONGUE, SIBANB), vient d’engager la création de parcs nationaux qui recouvriront 10% du territoire national, ceci dans le souci de réaliser l’ensemble des objectifs de développement durable, thème abordé en profondeur lors du Sommet de la terre à Johannesburg il y a quelques semaines. C’est dans ce cadre que le Gabon a affirmé avec force sa conviction dans les objectifs collectifs de protection du patrimoine naturel, adoptés par la majorité des nations du monde.
Une richesse menacée
Les efforts du gouvernement gabonais dans ce sens sont appuyés par des ONG qui oeuvrent pour la protection de la nature, parmi lesquelles le WWF, le WCS, l’AWF. Ces ONG sont prêtes à investir 37 millions de dollars dans des actions de préservation de la forêt équatoriale gabonaise. Des puissances occidentales viennent également soutenir un biotope qui maintient le plus les équilibres écologiques planétaires, au premier rang desquels les Etats-Unis. D’où la récente visite du secrétaire d’Etat américain au Gabon mais également la promesse du gouvernement des Etats-Unis d’investir 53 millions de dollars dans ces actions décisives.
Il est important de souligner que la forêt gabonaise est aujourd’hui menacée par une exploitation forestière d’autant plus pressante que la part des revenus pétroliers dans l’économie gabonaise tend inexorablement à baisser. Ainsi, près de la moitié de la surface du pays a déjà fait l’objet d’au moins un passage des exploitants forestiers. Préserver la richesse de ce milieu naturel utile à toute l’humanité impose donc une mobilisation internationale, et une compensation de la volontaire limitation des revenus forestiers qui pourraient en être tirés ! C’est le signe positif donné après Johannesburg par les ONG internationales et le gouvernement américain.
Par Baudoin Mouele