Le premier centre de formation en esthétique féminine de Nouakchott a ouvert ses portes le 15 octobre dernier. Sa directrice veut en faire un outil d’information et de prévention pour les jeunes filles.
Le premier centre de formation en esthétique féminine a ouvert le 15 octobre dernier à Nouakchott. C’est le premier centre du genre dans le pays, né de la passion d’une femme : Meimouna Mint Saleck. Cette dernière raconte volontiers comment lui est venue l’idée de créer un tel centre : » J’ai toujours été passionnée par l’esthétique et la beauté des femmes. Depuis longtemps j’avais envie de lutter contre les mauvaises habitudes que prennent les jeunes générations. »
Les mauvaises habitudes sont la propension, qui ne cesse d’augmenter, à utiliser des crèmes éclaircissantes pour la peau. Meimouna met en garde contre ces pratiques : » Ce sont des crèmes extrêmement dangereuses, qui donnent toutes sortes de maladies, des cancers de la peau. Cela peut amener à de véritables tragédies. Les filles n’arrivent pas à cicatriser, ne peuvent plus être scolarisées. C’est un phénomène de grande ampleur ici et qui touche maintenant même la population blanche ! Je vois des filles blanches qui veulent devenir encore plus blanches. »
Informer et sensibiliser
Comment, sans formation, sans être médecin ou infirmière faire passer le message qui lui tient à coeur ? Meimouna trouve la réponse en s’associant à Patrick Maillet, un Français installé à Dakar depuis vingt ans et qui a créé un réseau de formation dans le domaine de l’esthétique féminine, » Exotif’s « . Le centre de Nouakchott est le troisième à ouvrir après ceux de Dakar et de Bamako.
Meimouna a monté ce centre pour informer et sensibiliser les jeunes femmes. Elle a été suivie dans son initiative par le gouvernement mauritanien, et notamment le conseiller au secrétariat d’Etat à la Condition Féminine, Mounina Mint Abdellah, qui a présidé l’ouverture du centre. Maimouna précise qu’elle a obtenu son autorisation en 24 heures, et que l’agrément doit suivre prochainement.
Les salons de coiffure à Nouakchott ne sont pas tenus par des professionnelles, sauf ceux qui appartiennent à des Libanaises, explique Meimouna, qui souhaite donner à ses élèves une solide formation. » Elles seront opérationnelles au sortir des onze ou vingt-deux mois de formation, selon la formule choisie. » Il y trois cabinets d’esthétique à Nouakchott – tenus par une Française, une Marocaine et une Mauritanienne – dans lesquels les futures diplômées exerceront leur talent.
Rentrée des classes
Les cours ont commencé le 15 octobre avec cinq élèves : trois Mauritaniennes et deux étrangères dont une Libyenne, encadrées par deux professeurs, une Marocaine et une Sénégalaise. » Les mères des trois Mauritaniennes sont elle-mêmes coiffeuses, c’est pourquoi ces jeunes filles se sont intéressées à ma formation « , explique Meimouna. En règle générale, les futures élèves doivent juste savoir lire et écrire mais surtout être motivées !
Pour l’instant, les élèves paient elles-mêmes leurs cours et Meimouna est consciente qu’elle devra trouver des financements pour attirer plus de monde, » mais je reste optimiste ! » dit-elle avec entrain. Pour l’instant les cours sont axés sur la coiffure, mais bientôt la formation abordera d’autres thèmes de l’esthétique féminine. Tout un programme…