Pas moins de 106 athlètes, parmi lesquels une majorité d’Africains, ont réclamé l’asile politique au Canada à l’issue des IV jeux de la Francophonie. Un record en la matière qui a surpris les autorités d’un pays victime de son image de terre d’accueil.
» L’essentiel c’est de participer « , s’exclamait Pierre de Coubertin. Partageant cette belle maxime de l’esprit sportif, mais pour de toutes autres raisons, 106 athlètes – pour la majorité africains – ont profité de leur participation au IV jeux de la Francophonie pour demander l’asile politique au pays hôte : le Canada.
L’hémorragie est de taille. Les autorités canadiennes, bien connues pour leur politique d’immigration volontariste sont dépassées. Elles s’attendaient bien à quelques demandes de statut de réfugiés, comme ce fut le cas après les derniers jeux panaméricains, en 1999, où cinq cubains avaient sollicité l’hospitalité canadienne, mais certainement pas à un phénomène d’une telle ampleur.
Pays d’immigration
Près de 2 600 sportifs issus de cinquante-deux pays francophones étaient réunis pour dix jours de compétitions à Ottawa. Mais tous n’avaient pas fait le voyage uniquement pour défendre les couleurs de leur drapeau et certains rêvaient plus d’exil que de médailles.
La majorité des 106 fugueurs en survêtement est africaine, selon la presse canadienne. L’office d’immigration canadien, pour sa part, se refuse à livrer toute information pouvant aider à trouver l’identité des personnes concernées.
Important pays d’immigration, le Canada autorise chaque année près de 20 000 étrangers à entrer sur le territoire national et accorde l’asile politique à plus de 34 000 personnes. Mieux, le pays fait régulièrement des appels d’offre à l’immigration, pour renforcer son économie et peupler l’immensité du pays. Un pays d’accueil et d’opportunités, stable et dynamique. On comprend mieux alors ce qui a pu motiver les candidats à l’exode.