Les autorités espagnoles n’ont pas tardé à chasser les migrants africains débarqués pour 19 d’entre eux mercredi 29 août à Melilla et Ceuta, et 68 autres ce dimanche 2 septembre sur l’île de terre. Parmi ces 87 immigrés, 73 ont été renvoyés au Maroc, avant d’être rapatriés dans leur pays respectif. L’Espagne et le Maroc entendent, selon eux, endiguer un appel d’air.
L’Espagne n’est plus un eldorado. C’est en tout cas le message véhiculé par le pays qui vient de chasser 83 migrants africains. Mercredi 29 août, 19 d’entre eux étaient arrivés à Melilla et Ceuta, et dimanche 2 septembre, 68 autres ont débarqué à l’Isla de Tierra, en français l’Ile de Terre, une enclave espagnole grande comme un terrain de football se trouvant à 50 mètres des côtes marocaines. Dans la nuit du 3 au 4 septembre, l’Espagne a renvoyé 73 de ces 87 immigrés au Maroc pour qu’ils soient rapatriés en Afrique subsaharienne dans leur pays respectif. Les deux pays cherchent à montrer l’exemple pour ainsi éviter un appel d’air.
Dans un premier temps, les autorités espagnoles ont pris en charge les 10 migrants africains avant de leur accorder des titres de séjour. Ils ont été placés dans des centres d’accueil. « Dix migrants, des mineurs et des mères de famille, ont été amenés en Espagne et sont à Melilla actuellement », a indiqué le ministère espagnol de l’Intérieur.
Lorsque la situation a pris de l’ampleur, avec l’arrivée de 68 autres immigrés, « une aide humanitaire d’urgence (a été mise en place) ces derniers jours. Des couvertures, de l’eau et de la nourriture leur ont été distribués en attendant qu’une décision soit prise quant à leur sort », rapporte France 24. Au total, « 73 migrants ont été envoyés au Maroc pour être rapatriés » à la frontière algérienne, leur point de départ.
Les immigrés coûtent cher
L’Espagne a renforcé les mesures de sécurité à la frontière avec le Maroc. Découragés par la difficulté d’y entrer, certains migrants préfèrent de tenter leur chance au Maroc. D’autant que le pays recherche des ouvriers peu qualifiés. « Le pays est en pleine transition démographique, il y a une véritable pénurie de main-d’œuvre dans le secteur agricole, mais aussi les services. L’heure est à la flexibilité », note Mohamed Khachani, docteur en économie et président de l’Association Marocaine d’Études et de Recherches sur les Migrations (Amerm) qui a accordé une interview à France 24.
Les autorités espagnoles craignent un appel d’air. L’Espagne minée par le chômage, n’aurait pas les moyens d’assister ces migrants africains. « Du côté de l’Espagne, l’heure n’est en revanche pas à la flexibilité. Madrid a récemment durci les mesures contre les sans-papiers, toujours avec l’objectif de réduire les déficits publics de 8,9 à 6,3 % en 2012 », souligne France 24. Rappelons que, depuis le 1er septembre, les immigrés africains sont exclus de soins publics. Seuls les enfants et femmes enceintes ont désormais droit aux soins gratuits mais seulement en cas d’urgence.
Malgré les mesures de sécurité déployées par l’Espagne, rien ne dit que cela dissuadera les migrants d’essayer de rejoindre ce qui est toujours considéré pour eux comme un eldorado. Pas même le risque d’y perdre la vie.
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