Une magistrate espagnole dénonce la violence des organisations criminelles impliquées dans le trafic de drogue, en particulier du hachisch, en provenance du Maroc. Dans une interview, elle critique vivement le manque de coopération du Royaume chérifien dans la lutte contre ce fléau, en raison, dit-elle, de son implication dans la production de cannabis.
Nieves Marina, présidente de la 7e section du tribunal de Cadix, a déclaré, dans une interview publiée dimanche par le site espagnol Europasur, que « le Maroc est l’unique producteur de haschisch et qu’à ce titre, il laisse à désirer lorsqu’il s’agit de traquer » les trafiquants.
Une accusation forte qu’elle explique en précisant que « La coopération avec le Maroc (en matière de lutte contre la drogue) n’existe pas et une partie du problème réside là« . Elle regrette notamment l’absence d’ordres d’extradition (vers l’Espagne) et leur inefficacité.
Violence croissante et saisie record de drogue
La magistrate a mis en garde contre la violence des organisations criminelles « très organisées », se disant préoccupée par l’entrée de drogue dans le port d’Algésiras (sud) où « des milliers de conteneurs et de camions entrent chaque année ».
Cette préoccupation s’est concrétisée fin avril lorsque les autorités espagnoles ont saisi 25 tonnes de hachisch dissimulées dans un camion en provenance du Maroc censé transporter des melons vers la France. Cette saisie record met en lumière l’ampleur du trafic de drogue entre les deux pays.
Manque de coopération du Maroc
Les critiques de Mme Marina s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre l’Espagne et le Maroc sur la question du trafic de drogue. En mars dernier, le journal espagnol El Espanol a révélé un scandale impliquant la marine royale marocaine dans le trafic de drogue entre la Péninsule ibérique et le Maroc.
L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a également souligné l’augmentation de la production de résine de cannabis au Maroc. La culture du cannabis a représenté environ 901 tonnes en 2022. Une production en forte hausse avec liée à l’industrialisation et l’encadrement de la culture du cannabis décidé par le gouvernement marocain, il y a quelques mois.
Malgré les efforts des autorités espagnoles et algériennes, la lutte contre le trafic de drogue en provenance du Maroc reste un défi majeur. La coopération accrue du Maroc est essentielle pour endiguer ce fléau et protéger les populations des deux pays.