L’Espagne a décidé de déployer des drones dans les îles Canaries, non loin des frontières marocaines. La mission de ces appareils sous le contrôle des forces armées espagnoles est de contrôler les flux migratoires et surveiller les eaux territoriales du royaume ibérique.
Les forces armées espagnoles ont reçu mission de déployer, dès le mois de septembre prochain, des drones Predator, dans la base militaire de Lanzarote, proche de Fuerteventura, non loin de la côte marocaine et du Sahara Occidental. Comme mission principale, relève El Confidencial, ces drones devront se charger de sécuriser les eaux territoriales espagnoles, mais aussi et surtout de surveiller les frontières, avec un accent sur la lutte contre le trafic de drogue et l’immigration clandestine.
Cette décision intervient moins d’un mois après le drame de Melilla, qui avait coûté la vie à quelque 37 migrants (23 selon les autorités marocaines). Ce jour, environ 2 000 migrants avaient pris d’assaut la frontière espagnole à partir de la ville marocaine de Nador. Armés de bâton et autres objets métalliques, ces candidats à l’émigration clandestine avaient opposé une résistance aux forces de l’ordre marocaines. Ce qui avait occasionné, selon des organisations de droits de l’Homme, ce drame.
Les forces de sécurité marocaines ont été pointées du doigt dans cette tragédie condamnée de toutes parts. L’Union Européenne, l’Union Africaine, les organismes internationaux de défense des droits des migrants, ont à l’unanimité demandé l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités. L’ONU a même accusé le Maroc et l’Espagne. Pour sa part, le Président de Melilla s’est dit convaincu que le Maroc va cacher la vérité sur cette affaire.
Et les premières conclusions de Rabat font état de morts par suffocation, en lien avec la bousculade. Conclusions contraires aux images diffusées sur les réseaux sociaux, étalant la violence inouïe avec laquelle les forces de sécurité marocaines ont traité les migrants. En attendant que toute la lumière soit faite sur ce drame qui continue de susciter l’indignation, le royaume d’Espagne a décidé de prendre en charge cette question.
Lire : Comment 2000 migrants ont-ils pu échapper à la vigilance du Maroc et prendre d’assaut Mellila ?