Les pays de la Communauté Caribéennes (CARICOM) ont décrit le commerce des esclaves comme une “ profonde cicatrice de 400 ans” alors que la communauté internationale concluait vendredi dernier une semaine d’activités commémorant la Journée Internationale du Souvenir des Victimes de l’Esclavage et du Commerce Transatlantique des Esclaves.
Parlant au nom du groupe d’intégration régionale lors d’une rencontre commémorative de l’Assemblée Générale des Nations Unies, l’Ambassadeur à l’Onu de St. Vincent et des Grenadines Camillo Gonsalves a également décrit le commerce des esclaves comme “une plaie purulente sur la conscience de l’humanité.”
Il a indiqué qu’il s’agissait “d’une brutalisation du psyché d’un peuple, si violent et si durable qu’elle a créé une mémoire culturelle partagée du traumatisme”.
““(La) mémoire collective est si vive dans les âmes de ceux qui sont morts qu’elle nous est est léguée à nous autres qui vivons aujourd’hui et à ceux qui ne sont pas encore nés,” indique Gonsalves, ajoutant que “ce jour sert également à blâmer ceux qui ont profité, ceux qui ont ignoré, et ceux qui ont justifié les horreurs de l’esclavage et du commerce des esclaves. ”
“Aujourd’hui, nous honorons, nous nous souvenons et nous ne devons jamais oublier ,” a indiqué le diplomate, appelant la communauté internationale à contribuer au fond fiduciaire des Nations Unies qui a été établi pour ériger un mémorial permanent aux Nations-Unies, en mémoire des victimes du commerce des esclaves.
Dans son discours, Gonsalvess a rendu hommage à Haïti, qu’il a appelé “la première nation à avoir brisé les chaines de l’assujettissement et le centre de résistance de notre force et de notre fierté Caribéenne. ”
“Alors que nos frères et sœurs Haïtiens font face à la catastrophe des séismes récents, nous n’avons aucun doute qu’avec l’aide la communauté internationale, ils vaincront, de la même manière qu’ils l’ont fait devant toutes les adversités antérieures,” a-t-il indiqué.
De plus, le représentant a évoqué “la mémoire des peuples indigènes de notre région – les Arawak, les Kalinago et les habitants Garifuna – dont les histoires d’extermination par la maladie et le génocide sont également entrelacées avec notre propre chant de rédemption.”
La semaine d’activités des Nations-Unies comprenait également un briefing pour les Organisations Non Gouvernementales (ONG), et une vidéoconférence impliquant plus de 500 étudiants du Ghana, de la Gambie, du Royaume Uni, du Danemark, de Cuba, de la Jamaïque et de Trinidad et Tobago.
“C’est une grande opportunité de partager avec vos camarades sur la diversité et les similarités des peuples afrodescendants, et l’esprit de la culture Africaine,” a indiqué Kiyo Akasaka, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information.
“L’Histoire nous a montré que la culture est l’une des manières les plus poignante et puissante par laquelle les esclaves et leurs descendants ont surmonté l’héritage cruel de l’esclavage,” a ajouté Akasaka, soulignant ainsi le thème de cette année, “Exprimer notre liberté par notre Culture.”
Dans un message marquant l’occasion, le Secrétaire Général Ban Ki-moon a noté que l’esclavage a “muté et a re-émergé” dans des formes modernes – y compris la servitude pour dettes, le commerce des mineurs et le trafic sexuel des femmes et des filles.
“Nous devons créer un climat dans lequel de tels abus et une telle cruauté sont inconcevables,” a indiqué Ban.