L’Erythrée et l’Ethiopie signent un accord de paix à Alger


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Drapeau de l'Erythrée
Drapeau de l'Erythrée

L’Ethiopie et l’Erythrée ont signé, mardi à Alger, un accord de paix. Le monde entier, les secrétaires des Nations-Unies et de l’OUA ainsi que la secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, était présent dans la capitale algéroise. Autopsie d’un conflit désastreux pour les deux parties.

Cela fait deux ans que le conflit s’est enlisé dans les sables diplomatiques. A l’origine de cette guerre, sans enjeux apparents, des problèmes frontaliers. L’Erythrée revendique des parcelles de terre faisant partie officiellement du territoire éthiopien. Depuis 1998, plus de cent mille personnes sont mortes dans  » cette guerre des tranchées « . Le Verdun d’Afrique. L’Ethiopie, ayant pris un avantage militaire, était réticente pour cet accord de paix. Elle a lancé, avant-hier, une procédure de demande de compensation à l’Erythrée.

Un comité chargé d’enregistrer les demandes et les pertes liées à la guerre a été mis sur pied à Addis Abeba. L’Ethiopie entend se faire rembourser pour tous les dégâts.

Surenchères et real politik

Les autorités érythréennes accusent Addis Abeba des mêmes actes. Les deux pays se sont lancés dans une surenchère pour les compensations. Asmara parle de  » pillage et d’épuration ethnique « . Elle accuse les autorités éthiopiennes d’avoir expulser des Erythréens ou des Ethiopiens d’origine érythréenne des zones occupées depuis la grande offensive éthiopienne. Qui s’est soldée par le cessez-le-feu du 18 juin, scrupuleusement observé depuis.

L’accord d’Alger prévoit notamment d’étudier la compensation des dommages de guerre et le tracé de la frontière. Les deux parties semblent prêtes à respecter cet accord. Elles n’ont pas le choix. Les bailleurs de fonds, le FMI et la Banque mondiale, ont conditionné leurs aides au retour de la paix dans la région.

Les deux pays sont sortis exsangues économiquement de cette guerre. L’agriculture éthiopienne est laminée par la sécheresse. Il n’a pas plu depuis trois ans dans la région de l’Ogaden, formée de grandes plaines désertiques. La famine fait des centaines de victimes parmi la population. Une population pressurée par une  » guerre sans objectifs « . L’Erythrée est revenu de sa politique-slogan  » d’auto-suffisance « . Asmara a autant besoin, sinon plus qu’Addis Abeba, d’argent frais. Son économie est dans une grande impasse.

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