Selon une enquête de la commission des droits de l’Homme de l’ONU, rendue publique ce lundi, l’Érythrée serait coupable de crimes contre l’humanité.
L’Érythrée est dans le viseur de l’ONU. Et pour cause, selon l’organisation internationale, de graves violations des droits de l’Homme systématiques et massives sont commises en Érythrée. En effet, les conclusions d’une enquête de la commission des droits de l’homme de l’ONU, rendues publiques, ce lundi 8 juin 2015, accusent l’Érythrée de crimes contre l’humanité.
La commission a affirmée, lors de ses conclusions, que l’Érythrée est « un État totalitaire qui contrôle la population par l’intermédiaire d’un vaste appareil sécuritaire qui a pénétré tous les secteurs de la société ». Pour l’ONU, une large proportion de la population est soumise au travail forcé et à l’emprisonnement et des centaines de milliers de personnes ont fui le pays.
Afin de réaliser cette enquête, les membres de la commission ont recueilli, durant un an, des récits d’exécutions extrajudiciaires, de tortures systématiques et de travaux forcés. La commission de l’ONU pointe du doigt, dans son rapport, le service national obligatoire, qui, pour elle, sert régulièrement à réduire des Érythréens à l’état d’esclave et dissimule des pratiques de détention arbitraire, torture, travail forcé et absence de congés.
La commission souhaite une protection pour les milliers de réfugiés érythréens qui ont fui le pays. Elle craint leur renvoi vers l’Érythrée, qui punit toute personnes ayant quitté le pays sans autorisation. L’ONU recense entre 6 à 10% de la population de l’Érythrée comme réfugiés. Peu d’entre eux ont accepté de témoigner par craintes de représailles.