L’Érythrée alerte sur les ambitions éthiopiennes et appelle à une intervention internationale


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Drapeau de l'Erythrée
Drapeau de l'Erythrée

Les relations entre l’Érythrée et l’Éthiopie connaissent une nouvelle période de tensions.

Depuis la fin de la guerre du Tigré en 2022, la méfiance entre les deux pays ne cesse de croître, notamment en raison des ambitions éthiopiennes d’accéder à la mer Rouge. Face à cette situation, Asmara a exhorté la communauté internationale à intervenir afin de garantir le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des pays voisins d’Addis-Abeba.

L’accès à la mer Rouge au cœur des tensions

Le gouvernement érythréen dénonce les volontés de l’Éthiopie d’établir une base navale ou un couloir maritime, par la diplomatie ou la force militaire. « L’Érythrée est perplexe face aux ambitions malavisées et dépassées de l’Éthiopie en matière d’accès maritime« , a déclaré le ministre de l’Information érythréen, Yemane Gebremeskel, sur le réseau social X.

Asmara assure que les accusations à son encontre concernant une préparation militaire contre Addis-Abeba sont infondées. Cependant, certaines sources ont signalé des mouvements de convois d’armes en direction du nord de l’Afar, une région frontalière de l’Érythrée, ce qui alimente les craintes d’un conflit imminent.

Une relation historique marquée par les conflits

L’hostilité entre les deux pays remonte à l’indépendance de l’Érythrée en 1993. De 1998 à 2000, une guerre territoriale sanglante a opposé Addis-Abeba et Asmara, causant des dizaines de milliers de morts. En 2018, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait pourtant signé un accord de paix avec le président érythréen Issaias Afeworki, mettant officiellement fin aux hostilités.

Mais cet accord semble aujourd’hui fragilisé par les nouvelles ambitions éthiopiennes et le manque de confiance mutuelle. Le port stratégique d’Assab, situé sur la mer Rouge, constitue un point de crispation majeur. Si Abiy Ahmed assure que l’Éthiopie cherche une solution pacifique à son enclavement, l’Érythrée perçoit ses démarches comme une menace directe.

Des influences extérieures qui exacerbent la crise

Outre les tensions bilatérales, plusieurs acteurs internationaux pourraient jouer un rôle dans l’escalade de la crise. L’Arabie Saoudite, intéressée par les investissements stratégiques en mer Rouge, pourrait peser sur l’avenir de la région. Par ailleurs, l’Éthiopie accuse le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) d’être en connivence avec des « forces extérieures », dont l’Érythrée, pour déstabiliser Addis-Abeba.

Alors que les troupes des deux pays sont massées près des frontières, la crainte d’une confrontation militaire grandit. L’intervention de la communauté internationale pourrait s’avérer cruciale pour empêcher une nouvelle guerre et favoriser une issue diplomatique à cette crise latente.

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