Depuis le 29 octobre dernier, le royaume chérifien accueille la conférence des Nations Unies pour les Changements climatiques, qui doit concrétiser les modalités d’application du protocole de Kyoto visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les négociations avancent à petits pas.
Les négociations de Marrakech (29 octobre-9 novembre) doivent mettre la dernière main aux modalités d’application du protocole de Kyoto, signé par 84 pays en 1998, pour permettre la ratification et l’entrée en vigueur de cet accord international de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le protocole de Kyoto prévoit une réduction progressive des émissions de CO2 (gaz carbonique) et d’autres gaz réchauffant la planète. Il fixe une première période de cinq ans (2008-2012), au terme de laquelle les pays industrialisés (39 pays occidentaux et est-européens) devront avoir réduit leurs émissions de 5,2% par rapport à 1990. De nouvelles négociations doivent s’engager au plus tard en 2005 pour fixer de nouvelles réductions pour la période 2013-2018 qui pourraient concerner, le cas échéant, les pays émergents.
L’Afrique vulnérable
Première bonne nouvelle qui se dégage de cette rencontre : les experts réunis à Marrakech pour la septième session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur les Changements climatiques (COP 7) ont adopté mardi soir un accord sur le système de contrôle des engagements du protocole de Kyoto. Accord qui doit être soumis aux ministres de l’Environnement de la planète qui ont pris le relais mercredi. Ils ont trois jours pour faire avancer des dossiers délicats sur lesquels les participants bloquent depuis le début de la conférence. Il s’agit notamment des modalités d’inventaires d’émissions polluantes.
4 000 participants, 180 pays représentés, la COP 7 est la première conférence sur le climat à se tenir en Afrique et dans un pays arabe. Une décision pertinente, puisque les pays du continent noir dans son ensemble sont particulièrement menacés par le réchauffement de la planète et la désertification. » Le Maroc figure parmi les premiers pays intéressés par les changements climatiques parce que parmi les plus vulnérables « , a déclaré à ce sujet le ministre marocain de l’Environnement, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mohamed El Yazghi.
Beaucoup de pays souhaitent que Marrakech soit un tournant décisif qui permettrait de faire passer le processus de Kyoto à la vitesse supérieure et contribuerait à un réengagement des Etats-Unis dans le processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’Amérique, pourtant plus gros pollueur de la planète, responsable de 36,1% de ces émissions, s’était retirée du protocole en mars dernier. Le Japon a par ailleurs fait savoir qu’il était prêt à ratifier Kyoto en cas d’accord à Marrakech.