Après Chirac, Delanoë, Sarkozy et Daniel Vaillant, c’est au tour de Jean-Pierre Chevènement de faire le tour des capitales du Maghreb. Pour l’instant, seul Lionel Jospin n’a programmé aucune visite officielle de l’autre côté de la Méditerranée.
A l’applaudimètre, c’est sans conteste Jacques Chirac qui tient la vedette à Alger, Rabat et Tunis. A quelques mois des élections présidentielles, le Maghreb semble un passage obligé pour les candidats à l’Elysée. Si Jean-Pierre Chevènement a eu droit à un traitement de chef d’Etat, Jacques Chirac, le seul à avoir le courage de faire un bain de foule, a été accueilli triomphalement par la population.
Qu’est-ce qui fait courir les hommes politiques français ? A Alger, on ironise sur l’empressement des candidats à « refonder de nouvelles relations franco-algériennes ». La France vient de découvrir qu’elle a des voisins au sud. A son grand bonheur, Alger découvre qu’elle est un passage obligé. Après les attentats du 11 septembre, elle est devenue de nouveau fréquentable. Longtemps isolées, les autorités algériennes n’arrêtent pas de rappeler à leurs hôtes qu’il n’y a pas si longtemps elles étaient pestiférées, accusées de corruption et de violation des droits de l’Homme.
Dans les trois capitales, on cache à peine que ces visites officielles s’apparentent plus à des campagnes électorales. Les régimes de Rabat, de Tunis et d’Alger n’ont pas connu de profonds bouleversements au point de juger urgent d’avoir de nouvelles relations avec l’autre rive. Au jeu de la séduction, c’est la droite française qui risque de plaire aux Français d’origine maghrébine. Le voyage « caillassé » de Lionel Jospin au Liban et sa méfiance envers les pouvoirs algériens et tunisiens ne joue pas en sa faveur. Si Jean-Pierre Chevènement a un discours qui plaît de l’autre côté de la Méditerranée, il n’est pas sûr que les « sauvageons » votent pour lui.